#Photographe confiné(e) : Arié Botbol

06 mai 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
#Photographe confiné(e) : Arié Botbol

Fisheye vous donne la parole durant le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). Arié Botbol, 53 ans, a choisi de photographier les « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelles des personnes ». Il dresse avec À fond la forme un tableau insolite (et sportif) du confinement.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 53 ans, et je suis installé à Nice depuis 2018. Je me consacre entièrement à la photographie depuis 6 ans. Je suis un reporter voyageur, photographe de rue et photojournaliste pour la presse quotidienne et magazine. Je suis photographe indépendant, diffusé par l’agence Hans Lucas.

Sportif ? Si oui, quel sport pratiques-tu ?

Période de confinement ou non, je ne pratique pas de sport de contact.
Sportif du dimanche, je suis plutôt adepte des activités de plein air :  paddle et natation, footing et tennis.

Comment vis-tu ton confinement ?

Je suis confiné en solo, dans mon appartement niçois. J’ai au départ tenté de créer des rituels quotidiens pour garder une notion du temps. Cela n’a pas fonctionné. Je suis plutôt un intuitif, j’aime l’improvisation ! La seule chose régulière qui m’aide à maintenir une bonne santé mentale ? Le travail photographique, c’est à dire les sorties, les reportages, l’editing, les créations de séries ou encore les échanges avec les medias.
Je l’avoue, quelques bonnes séries sur Netflix participent aussi à mon nouveau quotidien…

Pourquoi avoir choisi de témoigner du confinement à travers la pratique sportive ?

C’est une série qui s’est naturellement construite au grès de mes sorties quotidiennes. J’ai été surpris d’observer à quel point les gens confinés avaient besoin de se défouler, de faire parler leur corps enfermé, et ce, sans distinction d’âge, de sexe ou de classe sociale.

Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette étrange période ?

Depuis le 18 mars, le confinement m’a obligé à repenser mon environnement photographique. L’impossibilité de voyager à l’étranger – mon terrain de jeu favori – m’a fatalement limité à ma ville, voire mon quartier. J’ai alors développé une curiosité envers mes voisins, ou les gens que je croise dans les rues. Et l’absence de foule s’avère être une bénédiction pour moi qui aime tant isoler les sujets dans mes compositions.

Si tu devais être confiné avec un ou une photographe, qui serait l’heureux/se élu(e) ?

Je choisirais Edward Hopper. Oui, il n’est pas photographe… Mais il est sans doute ma plus intime source d’inspiration. Chacune de ses toiles me pénètre, m’influence, et me guide dans la solitude et la mélancolie que j’aime tant photographier. Ses scènes font écho à ce que nous vivons tous actuellement. Il est pour moi l’inventeur de la distanciation sociale.
Mais je dois choisir un photographe, un vrai, alors je pense à Denis Dailleux, pour qu’il me raconte son amour de l’Égypte et son peuple.

Et si tu devais être confiné avec un ou une sportif/ve ?

Spontanément, je pense à Roger Federer pour son palmarès et sa classe. Mais j’aurai peur de m’ennuyer un peu en fait. Alors tant qu’à faire, ce serait plus marrant avec une équipe de rugby !

Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?

J’en ai deux. Tourne-toi vers le soleil, et l’ombre sera derrière toi ! Et Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux. Regardez les s’envoler c’est beau !

Un dernier mot ?

Le monde d’avant ? le monde d’après ? Il n’y en a qu’un seul : celui qu’on veut bien regarder et dans lequel on veut bien s’engager.

© Arié Botbol

© Arié Botbol© Arié Botbol
© Arié Botbol© Arié Botbol

© Arié Botbol© Arié Botbol© Arié Botbol© Arié Botbol

© Arié Botbol

Explorez
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 10 novembre 2025 : ébullition photographique 
Berceau de Moïse (Reine de la nuit), Guyane, 2025 © Sylvie Bonnot, courtesy Hangar Gallery, Brussels
Les images de la semaine du 10 novembre 2025 : ébullition photographique 
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les événements photographiques abondent à Paris. Voici un tour d’horizon des festivals, foires et...
16 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Boby
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
15 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
© Lalitâ-Kamalâ Valenta
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan, nos coups de cœur de la semaine, documentent des univers spécifiques. La première s’intéresse à...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
23 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet