Un demi-siècle après le coup d’État contre le gouvernement populaire au Chili, le Château d’Eau donne à voir le regard que Raymond Depardon et David Burnett ont posé sur le pays. Intitulée Septembre au Chili 1971/1973, l’exposition est à découvrir du 11 septembre 2023 au 7 janvier 2024.
Le 3 novembre 1970, Salvador Allende était élu à la tête du Chili par voie démocratique. Lueur d’espoir pour les classes populaires, il s’éteignit le 11 septembre 1973 dans les affres de l’instabilité politique. De fait, après trois années de régime socialiste, le général Pinochet mena un coup d’État contre le gouvernement en place. Tandis que l’aviation militaire bombardait le palais présidentiel et que les putschistes s’emparaient des lieux, le président en fonction, qui refusait de se rendre, préféra mettre fin à ses jours. S’ensuivit alors une sanglante dictature qui dura jusqu’en 1990. Au total, 3 200 individus perdirent la vie ou furent portés disparus, 38 000 personnes subirent des actes de torture quand plusieurs milliers d’autres quittèrent leur terre natale pour un avenir plus radieux. Présents sur place à deux périodes distinctes, les photographes Raymond Depardon et David Burnett furent témoins, chacun à leur façon, du chavirement du pays.
Pour marquer les 50 ans du coup d’État contre le gouvernement populaire au Chili, le Château d’Eau organise une exposition intitulée Septembre au Chili 1971/1973. Entre les murs de la galerie toulousaine se répondent ainsi les regards de Raymond Depardon et David Burnett. Le premier découvrit le Chili en 1971, soit une année après l’élection du président Salvador Allende, qu’il rencontra à cette occasion. En s’immisçant dans le monde paysan qui lui est familier, il cristallisa l’espérance d’un futur apaisé qui se distillait alors. Arrestations en masse, autodafés de livres, obsèques du poète Pablo Neruda, décédé dans de troublantes circonstances, douze jours après la prise de pouvoir de Pinochet… En 1973, le second dépeignit quant à lui la dure réalité qui suivit l’avènement des putschistes. Si la fracture entre ces deux corpus est palpable, elle souligne avec autant de force toute l’importance des archives.
Un beau livre, édité par Atelier EXB, est également à découvrir.
124 photographies noir et blanc
192 pages
49 €