Que permet le noir et blanc en photographie ? Pour quelle raison cette esthétique est-elle toujours aussi présente dans le champ de l’art ? Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine jouent de cette monochromie pour développer des atmosphères particulières, des images détachées du réel où se glissent légendes, abstractions, souvenirs et rêveries, tout en adressant des problèmes de société.
@offen1645
Pour son projet Grace, le photographe américain Scott Offen a travaillé en collaboration avec sa compagne, dont le nom a donné son titre à la série. À la fois sujet et co-autrice, elle apparaît tantôt au milieu de la nature, tantôt à l’intérieur d’un espace domestique, dans un univers en noir et blanc où le réel côtoie l’imaginaire et le symbolique. Déjouant le male gaze posé sur le corps féminin d’un certain âge, le duo offre une réflexion sur la représentation des femmes dans l’art.
@phuong.io
Le photographe vietnamien Lê Nguyên Phương interroge le concept de masculinité et la façon dont il se transmet de génération en génération. Situant sa réflexion dans le contexte de l’après-guerre du Vietnam, il sonde le rôle de cette dernière dans la construction de la notion de virilité. Sans oublier bien sûr l’influence de la famille sur notre identité, héritage qu’il explore au travers de ses délicates photographies où il se met en scène avec son père.
@ken.koba__
Installé à Tokyo, le photographe Kenta Kobayashi explore la nature qui l’entoure, parcourt des zones urbaines désertes et révèle la beauté de l’ordinaire. Plus encore, le banal devient chez lui troublant, l’artiste faisant basculer le quotidien vers un monde onirique. Oscillant entre l’étrange et le rêve, ses images en noir et blanc déploient une poésie de la solitude et du silence.
@hosjanstudio
Plasticien, peintre et sculpteur, Gregör Hosjan développe une démarche artistique en lien avec la préservation de l’environnement et du vivant. Transformant des photographies d’espaces naturels en images abstraites au moyen de gros plan, comme ses clichés de paysages de sable pris sur la plage de Wharariki, en Nouvelle-Zélande, il rend à ces éléments et lieux leur grandeur et leur autonomie.
@giorgia_lisi_
À travers son œuvre, la photographe italienne Giorgia Lisi relie contes de fées et légendes aux problématiques sociétales actuelles. Dans sa série In the Darkness I Can See You, la plasticienne explore la figure « Lu Mamau », être folklorique du sud de l’Italie kidnappeur d’enfants désobéissants, ici sondé sous le prisme de la peur de l’inconnu en tant que moyen de domination et de contrôle.