Zakaria Wakrim : extension du domaine de l’exil

Zakaria Wakrim : extension du domaine de l'exil

Zakaria Wakrim, 30 ans, nous emmène en voyage, un voyage spirituel en Afrique du Nord. Quête de soi, redéfinition de la notion de migration… il nous propose avec sa série Amoudou, amorcée en 2013, de multiples lectures.

« Nous vivons à une époque marquée par la lumière des étoiles », annonce Zakaria Wakrim sur son site. Ce photographe-poète de 30 ans vit et travaille entre l’Espagne et le Maroc et ne cesse de courir après « l’énergie insaisissable des particules ». Vaste programme. Depuis ses débuts dans le milieu, Zakaria explore les frontières humaines à travers plusieurs expérimentations. « La photographie éclaire et témoigne de nos émotions et révèle notre conscience la plus profonde. La photographie n’immortalise pas les moments, elle montre simplement qu’ils appartiennent au même espace temporel que nous », confie-t-il. « Elle est en quelque sorte un témoin, un outil permettant de prendre du recul, de voir plus loin et de documenter le sens du changement ». Son autre sujet favori ? L’identité. Un sujet qu’il essaye de démêler à travers son joli travail en noir et blanc intitulé Amoudou.

Donner un sens à l’identité

En Tachelhit (ou en chleuh en français) – un dialecte berbère,  « Amoudou » signifie « Le voyage ». « Il ne s’agit pas du voyage dans le sens occidental du terme », précise-t-il. « Aller et venir pour tenter d’affirmer ce qui est authentique s’est avéré inutile, arrêtons de penser le tiers-monde comme un réservoir spirituel ». Zakaria est bien loin du tourisme, il préfère mener un voyage spirituel, une quête existentielle. « Se déplacer en nomade pour déceler le but de l’homme ».

Le monde qu’il donne à voir à travers sa série Amoudou est peuplé de silhouettes, plus ou moins visibles. Tantôt dramatiques, tantôt poétiques, ses images rendent un bel hommage à l’humanité tout entière, et ce, au-delà des frontières. « Je suis un produit de la migration humaine. Ici, j’ai décidé d’être le “migrant”, de me rendre d’un endroit à un autre pour documenter l’exode rural ». C’est la notion de migration qu’il redéfinit en filigrane. Il rappelle, entre autres, que ce phénomène ne peut être exclusivement associé aux mouvements humains Sud-Nord et que les clefs de lecture sont multiples. « Finalement, nous sommes tous des migrants », conclut-il.

© Zakaria Wakrim© Zakaria Wakrim© Zakaria Wakrim

© Zakaria Wakrim© Zakaria Wakrim

© Zakaria Wakrim

© Zakaria Wakrim

© Zakaria Wakrim© Zakaria Wakrim

© Zakaria Wakrim

Explorez
Les images de la semaine du 8 septembre 2025 : amour et déplacements
Couldn't Care Less © Thomas Lélu et Lee Shulman
Les images de la semaine du 8 septembre 2025 : amour et déplacements
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, l’amour et les déplacements, quels qu’ils soient, ont traversé les pages de Fisheye. Ceux-ci se...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Arpita Shah et la transmission des récits féminins
© Arpita Shah
Arpita Shah et la transmission des récits féminins
À travers sa série Nalini, la photographe indo-britannique Arpita Shah explore l’histoire de sa famille et des générations de...
12 septembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Caroline Furneaux : l'amour en boîte
Rosa, The Mothers I Might Have Had © Caroline Furneaux
Caroline Furneaux : l’amour en boîte
Dans son ouvrage The Mothers I Might Have Had, Caroline Furneaux exhume l'archive intime de films 35 mm de son père décédé pour une...
11 septembre 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
InCadaqués Festival : Lieh Sugai remporte le Premi Fotografia Femenina 2025
© Lieh Sugai
InCadaqués Festival : Lieh Sugai remporte le Premi Fotografia Femenina 2025
Le Premi Fotografia Femenina Fisheye x InCadaqués a révélé le nom de sa lauréate 2025 : il s’agit de Lieh Sugai. Composée de...
10 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 8 septembre 2025 : amour et déplacements
Couldn't Care Less © Thomas Lélu et Lee Shulman
Les images de la semaine du 8 septembre 2025 : amour et déplacements
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, l’amour et les déplacements, quels qu’ils soient, ont traversé les pages de Fisheye. Ceux-ci se...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
The Rose Harvest © Annissa Durar
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
La photographe américano-libyenne Annissa Durar a documenté, avec beaucoup de douceur, la récolte des roses à Kelâat M’Gouna, au sud du...
13 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Arpita Shah et la transmission des récits féminins
© Arpita Shah
Arpita Shah et la transmission des récits féminins
À travers sa série Nalini, la photographe indo-britannique Arpita Shah explore l’histoire de sa famille et des générations de...
12 septembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Samuel Bollendorff : comment alerter sur la crise écologique ?
#paradise - curateur : Samuel Bollendorff.
Samuel Bollendorff : comment alerter sur la crise écologique ?
Le festival de photojournalisme Visa pour l’image revient pour sa 37e édition jusqu'au 14 septembre 2025. Parmi les 26 expositions...
12 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot