Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les sujets qui les inspirent particulièrement. Aujourd’hui, Jessica Gianelli, qui signe la couverture de Fisheye #66, nous plonge dans son univers fait de portraits de femmes.
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ?
Si je ne devais en choisir qu’une, je dirais Touching Ground (2020). Il n’y a rien d’artificiel et je n’ai nulle part où me cacher.
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ?
Je ne suis pas sûre de me souvenir ou de retrouver la première photographie qui m’a marquée. Il est probable qu’elle provienne d’un album de famille conservé dans la chambre de ma grand-mère. Si je devais l’imaginer, il s’agirait d’un portrait de ma mère, de moi-même ou de ma grand-mère. Elle représenterait l’une d’entre nous en train de faire quelque chose à l’extérieur, comme grimper à un arbre.
Un shooting rêvé ?
Une personne que j’ai vraiment envie de photographier en ce moment est l’artiste et archer Sofia Ginevra Gianni (Sagg Napoli). Le rêve qui subsiste, cependant, est de capturer des couples, des mères, des patronnes, des amies intimes, idéalement dans quelque chose d’immobile ou en mouvement, au bord de la plage ou dans la forêt.
Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ?
L’expression « par-dessus tout » est peut-être un peu trop catégorique pour moi, même si le travail d’artistes comme Alejandro Jodorowsky et Carolee Schneeman a eu des effets durables sur mes projets et moi.
Une émotion à illustrer ?
Le désir, la curiosité.
Un genre photographique, et celui ou celle qui le porte selon toi ?
Le portrait. La deuxième question est assez difficile, car je ne crois pas qu’une personne seule doive porter quoi que ce soit. Cela dit, quelques perles qui me viennent à l’esprit sont : Edward Weston, Graciela Iturbide, Seydou Keïta, Francesca Woodman, Peter Hujar, Barbara Hammer, Nobuyoshi Araki, Rineke Dijkstra, Viviane Sassen ou encore Collier Schorr.
Un territoire, imaginaire ou réel, à capturer ?
Les paysages intérieurs, ainsi que les endroits quelque peu accidentés où la terre et l’eau se rencontrent, comme, par exemple, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, à Marseille, dans les Cornouailles, en Grèce, sur les côtes catalanes, espagnoles et brésiliennes.
Une thématique que tu aimes particulièrement aborder et voir aborder ?
L’intimité. Le partage de vérités personnelles.
Un évènement photographique que tu n’oublieras jamais ?
Somnyama Ngonyama – Hail the Dark Lioness de Zanele Muholi à Autograph APB, à Londres, en 2017. Deana Lawson au Whitney à New York, Red de Boris Mikhaïlov à la Tate Modern puis, plus récemment, à la MEP, et Wolfgang Tillmans au MoMA ont également été des évènements très marquants pour moi.
Une œuvre d’art qui t’inspire particulièrement ?
In Search of Our Mother’s Gardens d’Alice Walker.