Jusqu’au 28 avril, Maison Sœur à Paris accueille Ces corps qui nous traversent, une exposition qui nous plonge dans un monde nouveau, où nous pourrions réparer notre rapport au vivant et à la nature. Par le regard de huit femmes artistes, nous rentrons dans l’ère de la symbiose.
L’exposition collective Ces corps qui nous traversent propose de regarder le monde autrement, en questionnant nos façons de l’habiter. Par le regard de sept femmes, nous approchons la forme du monde et notre rôle dans la biosphère. En suivant la maxime de Amadou Hampâté Bâ « Tout est lié. Tout est vivant. Tout est interdépendant », les artistes transforment la matière, explorent les métamorphoses du vivant et l’impact que l’humain a sur lui. Avec la nature comme co-créatrice, les photographes et plasticiennes dévoilent l’âme poétique des phénomènes. Elles jouent avec des formes organiques, donnent vie à des sculptures, se servent de la lumière, observent la genèse des formes des êtres vivants, analysent les relations inter-espèces. L’exposition nous embarque dans le symbiocène, une ère où les femmes et la nature ne sont plus assujetties à la rationalité viriliste, mais pratiquent la symbiose entre les éléments. L’entraide est au cœur de la vie et la loi du plus fort laisse la place à des tentatives d’harmonisation communautaires. Chacune de ces artistes pense un nouvel équilibre et propose des alternatives au modèle dominant afin de préserver les ressources naturelles.
Une fable futuriste, réparatrice et courageuse
Photographe et plasticienne, Chloé Milos Azzopardi crée des mondes étranges et sensuels mêlant la présence humaine à la flore et à la faune. Ces environnements imaginaires nous invitent à redéfinir notre rapport au vivant. Comme un acte de résistance face à l’éco-anxiété générationnelle, le travail de Chloé met en lumière la foisonnance des relations inter-espèces. Sa série Écosystèmes est une fable futuriste réparatrice et courageuse, qui s’émancipe du capitalocène et adoucit notre relation à l’environnement. Contre la rationalité pseudo-scientifique, qui mène l’humanité sur un chemin suicidaire, l’artiste propose de mettre en commun nos vulnérabilités et d’apprendre à regarder et à comprendre celle de notre écosystème. En croisant photographie documentaire et expérimentale, l’autrice alimente sa série d’éléments glanés, issus de la nature tels qu’un nid de guêpe, une branche, une pierre. Elle brouille ainsi le rapport entre nature et culture, entre la nature et l’art et stimule notre curiosité face au vivant. Chloé Milos Azzopardi a récemment recu le prix Nouvelles écritures de la photographie environnementale du festival La Gacilly et sera exposée cet été pendant les Rencontres d’Arles à la Fisheye Gallery.