Dans l’œil d’Oriane Robaldo : en un baiser, la sororité

12 février 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans l’œil d’Oriane Robaldo : en un baiser, la sororité
© Oriane Robaldo
OrianeRobaldo
« Ici, on est très loin d’un regard voyeur, d’un fétichisme quelconque de “meufs qui s’embrassent”. »

Cette semaine, plongée dans l’œil d’Oriane Robaldo. Au cœur d’un shooting spontané – dans le cadre de sa série Amy et Paula – la photographe installée à Paris parvient à saisir un moment de tendresse qui résonne étrangement avec sa pratique artistique. Pour Fisheye, elle revient sur les émotions qui l’animent, et stimulent sa créativité.

« Ce sont deux danseuses que j’ai rencontrées en photographiant le collectif (La)Horde. Je leur ai proposé d’organiser un shoot ensemble – une série qui s’appelle Amy et Paula – parce que j’aimais beaucoup leur énergie : ce sont deux amies qui travaillent ensemble, qui se voient tous les jours, et qui s’aiment profondément. Je trouvais cela vraiment émouvant. Cette image, prise avec un boîtier argentique, a été réalisée un jour de septembre ensoleillé. Je ne les avais pas vraiment guidées. Je voulais voir ce qui se passait entre elles, naturellement. À un moment, elles se sont fait un bisou sur le front, et je leur ai simplement demandé de garder la position. Je n’avais d’ailleurs jamais publié cette photographie jusqu’à aujourd’hui, et je suis ravie de la partager maintenant !

J’aime le contrejour, qui donne une profondeur à cette image, et la lumière, mais j’aime surtout cette sensation de tendresse, de bienveillance. Il y a, dans cette photo une aura de sororité, une notion d’empowerment, de “girls supporting girls”, d’une nouvelle famille que l’on se crée. Ce sont des thèmes qui me touchent, qui me donnent envie de tourner mon appareil vers les femmes de ma génération qui s’aiment et se soutiennent. Ici, on est très loin d’un regard voyeur, d’un fétichisme quelconque de “meufs qui s’embrassent”. J’ai plus en tête une sorte de lendemain de soirée pyjama, quelque chose de très doux et rassurant, qui me plaît profondément. »

À lire aussi
Dans l’œil d’Alice Pallot : la métamorphose d'un marcassin 
© Alice Pallot
Dans l’œil d’Alice Pallot : la métamorphose d’un marcassin 
Cette semaine, plongée dans l’œil d’Alice Pallot. À la frontière de l’art et de la science, la photographe française s’intéresse…
05 février 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas
How soon is now? : La Côte d’Azur nostalgique d’Oriane Robaldo
© Oriane Robaldo
How soon is now? : La Côte d’Azur nostalgique d’Oriane Robaldo
« J’ai grandi dans le sud de la France, au sein d’un territoire où je ne me sentais pas vraiment à l’aise. À 18 ans, j’ai quitté…
22 décembre 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Frida Forever : interroger le validisme en images
© Frida Lisa Carstensen Jersø Fisheye
Frida Forever : interroger le validisme en images
Le livre Frida Forever de Frida Lisa Carstensen Jersø explore la vie avec une maladie chronique entre autoportraits et mises en scène....
27 mars 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
© Raphaëlle Foulon / Instagram
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les blessures du corps, du cœur et de l’âme. Ils dévoilent les larmes...
25 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
© Sarfo Emmanuel Annor, courtesy of the artist and The Bridge Gallery
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor, photographe ghanéen exposé à The Bridge Gallery, dans le...
24 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
© Clémentine Scholz
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
Clémentine Scholz et Catia Simões, nos coups de cœur de la semaine, dessinent les contours du corps humain sur leurs images. Si la...
24 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Just My Luck : à qui la chance ?
Screenshot montrant les boules 41 et 42 coincées - Just My Luck. © Cécile Hupin et Katherine Longly
Just My Luck : à qui la chance ?
L’Institut pour la photographie de Lille présente une troisième exposition hors les murs dans les espaces de convivialité du Théâtre du...
À l'instant   •  
Écrit par Marie Baranger
Comédie, étrangeté et légèreté : 18 séries photographiques pour sourire
De la série Extrem Tourism, 2011 © Thomas Mailaender
Comédie, étrangeté et légèreté : 18 séries photographiques pour sourire
Canulars, farces et attrapes et étrangetés rythment chaque année cette première journée d’avril. Pour célébrer le poisson d’avril, la...
01 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #500 : une bonne blague
© Théophile Baye / Instagram
La sélection Instagram #500 : une bonne blague
Aujourd’hui, attention à votre dos. Celui-ci pourrait être rempli de petits poissons et autres farces si typiques de ce premier jour...
01 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Kourtney Roy : une atmosphère parfaite pour une séance photo
© Kourtney Roy
Dans l’œil de Kourtney Roy : une atmosphère parfaite pour une séance photo
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Kourtney Roy, lauréate, en duo avec le compositeur Mathias Delplanque, de la 6e édition...
31 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet