«Eyes as Big as Plates» : les curieux portraits de Karoline Hjorth et Riitta Ikonen

04 septembre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
«Eyes as Big as Plates» : les curieux portraits de Karoline Hjorth et Riitta Ikonen

Depuis 2011, Karoline Hjorth et Riitta Ikonen réalisent des portraits de personnes âgées en pleine nature. Elles rendent, avec Eyes as Big as Plates, un bel hommage au quatrième âge. Entre sculptures et photographies, leurs images témoignent d’une possible harmonie entre l’homme et la nature.

Karoline Ikonen a réalisé près de 60 portraits de personnes du quatrième âge. Tous sont habillés par sa collaboratrice, Riitta Hjorth. Les costumes s’apparentent à des sculptures portables – fabriquées avec des matériaux naturels. Eyes as Big as Plates donne à voir des personnes âgées en totale harmonie avec la nature. Les clichés nous transportent en peine nature, dans un espace mystérieux où le temps semble s’arrêter. À l’origine de cette série, deux artistes : Riitta Ikonen et Karoline Hjorth. L’une est photographe et l’autre sculptrice. Toutes deux sont proches de la nature : Riitta a grandi en forêt et Karoline a passé plusieurs heures sur un voilier. Le duo fonctionne à merveille notamment car elles « suivent toutes les deux [leur] intuition et la lumière naturelle ».

Ensemble, elles s’interrogent sur l’utilité des personnes âgées dans nos sociétés contemporaines. En 2011, inspirées par la littérature folklorique scandinave, elles s’intéressent aux liens qui unissent les personnes âgées norvégiennes à leur environnement. Très vite, elles élargissent leur champ d’étude et se concentrent sur l’appartenance de l’homme à la nature. Au total, elles ont rencontré une soixantaine de personnes âgées provenant de dix pays. Parmi elles, on découvre des parachutistes, des pécheurs, des agriculteurs, des chanteurs d’opéra ou encore des zoologues et des plombiers.

Torleiv, Eyes as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen

Torleiv, Eyes as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen

Une réflexion contemporaine

Les deux artistes sont profondément convaincues par l’« utilité » des personnes âgées et invitent à découvrir une catégorie d’individus trop souvent marginalisés. Endurance, expérience, connaissance ou encore curiosité sont les principales qualités que les deux artistes ont remarqué chez leurs modèles. Autant de qualités qu’il est nécessaire de transmettre d’une génération à l’autre. Eyes as Big as Plates invite à la réflexionQue voit-on ? Qui sommes-nous ? À qui et à quoi appartenons-nous ? Quel est notre lien à l’environnement ? Des questions qui semblent essentielles à l’heure où il est de plus en plus difficile de décrocher notre regard des écrans. Eyes as Big as Plates est un projet pluridisciplinaire tant sur le fond que la forme. Les deux femmes allient sculpture, performance, photographie, et abordent de belles thématiques humaines : la transmission, l’identité ou encore la cohabitation avec la nature. Cette série poétique a été prolongée en un livre associant aux images des notes de terrain et anecdotes.

Eye as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen

Niels, Eyes as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen
Niels, Eyes as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen
hjorth_ikonen_eyes_as_big_as_plates_jakob

Eye as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen

Images extraites de la série Eyes as Big as Plates © Karoline Hjorth and Riitta Ikonen

Explorez
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
© Thomas Amen
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye célèbrent la Terre. Dans des approches disparates, les photographes évoquent...
27 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
© William Henry Jackson, 1870 et Joanna Corimanya, Anahi Quezada, et Town Peterson, 2024.
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
En septembre 2024, le géologue Jeff Munroe et l’écologiste Joanna Corimanya entreprenaient un trek de 50 kilomètres dans la toundra des...
23 avril 2025   •  
Écrit par Thomas Andrei
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Camsuza © Julie Arnoux
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. À...
22 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
5 coups de cœur qui s’intéressent aux réalités du corps
© Rebeca Balas
5 coups de cœur qui s’intéressent aux réalités du corps
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
19 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 12 mai 2025 : cinéma, expositions et magazine
© Lucile Boiron
Les images de la semaine du 12 mai 2025 : cinéma, expositions et magazine
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent de cinéma, des expositions du moment, de mode et d’esthétiques...
18 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les dessous de l'agence Stock Photo : un récit visuel du Québec
Deux jeunes Inuit pratique le chant de gorge devant leurs camarades. Campement d'Okpiapik. Nunavik, 1999 © Jean-François LeBlanc
Les dessous de l’agence Stock Photo : un récit visuel du Québec
Dans le livre Agence Stock Photo, Une histoire du photojournalisme au Québec, la photographe Sophie Bertrand et la directrice artistique...
17 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Un regard brut sur l’exil récompensé par le Saltzman-Leibovitz Prize
© Zélie Hallosserie
Un regard brut sur l’exil récompensé par le Saltzman-Leibovitz Prize
À seulement 21 ans, Zélie Hallosserie remporte le premier Saltzman-Leibovitz Photography Prize pour The Game, un projet...
16 mai 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche