C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Cette semaine, Margaret Lansink illustre, à l’aide de photographies inspirées par la technique japonaise du kintsugi, sa relation tumultueuse avec sa fille.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors nous avons lancé, en mars 2022, un objet multimédia dont le 65e épisode sort ce mercredi. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Succédant à 64 auteurs et autrices, Margaret Lansink revient sur Borders of Nothingness – On the Mend, une série profondément intime inspirée par l’absence de sa fille – ainsi que leur réunion.
« Ma fille et moi ne nous parlions pas, et j’étais incapable de produire la moindre image pour ce projet. J’ai donc fait des recherches sur la manière dont les Japonais·es vivent le chagrin, la perte, l’impermanence, et j’ai trouvé le Wabi-sabi : la beauté de l’imperfection », se remémore Margaret Lansink. En résidence à Onishi, alors qu’elle peine à mettre en image ses émotions, c’est donc à travers les failles, les cicatrices, les fêlures qu’elle parvient à s’exprimer. Dans un univers monochrome, rehaussé de coulures dorées, elle reconstitue un amour maternel, une connexion brisée, puis ressuscitée. Des paysages et des portraits sombres au grain prononcé émergent les doutes, les peurs et la douce avancée vers l’autre après une distance imposée. « À travers mes créations, j’ai pu exprimer mes émotions et analyser le passé. Il ne s’agit pas seulement de faire des images, mais aussi de laisser des choses derrière soi. Ça m’a beaucoup aidée à comprendre ce que je ressentais. Je peux désormais parler avec mon cœur – une aptitude que j’avais complètement perdue avant que je commence à photographier », conclut l’artiste.
Une histoire touchante à (re)découvrir dans Focus #65.