Des morceaux de dattes laissés dans des assiettes, des tapis de prière bariolés, des voiles légers, captant la lumière d’un soleil éclatant ou d’une simple bougie… Dans les photographies d’Amber Hakim, la puissance de son héritage domine. Une source d’inspiration sans limites puisant dans les paysages chauds, les costumes aux arabesques raffinés, et la foi qu’elle partage avec ses proches… « Je me définis comme une femme musulmane et américaine. Mon père a grandi en Indonésie, pays qui abrite la plus grande population musulmane au monde, et ma mère est américaine. Anciennement chrétienne, elle s’est convertie à notre religion. J’ai évolué dans un foyer religieux, et j’ai connu des moments de grandes tensions, suite aux événements du 11 septembre. Jeune, je me suis sentie en conflit avec ma foi, prisonnière d’une manière conservatrice de pratiquer la religion et du biais négatif qui a entouré l’Islam les années suivantes. Il m’était difficile de faire taire ce bruit incessant pour me concentrer sur ma propre relation avec Allah », raconte l’artiste. En étudiant les beaux-arts, elle découvre la théorie des couleurs et trouve dans la photographie un moyen de célébrer sa spiritualité tout en la présentant au monde. Une offrande muette, laissant la splendeur parler d’elle-même. Car dans les clichés d’Amber Hakim, tout n’est que merveille. Des lueurs douces du jour aux courbes des vagues d’une mer azur, de la grâce des croyant·es qu’elle capture au raffinement des objets sacrés, elle partage au monde un espace intime, terre de ses propres réflexions. Un monde à l’aura onirique, nous aidant à trouver une paix intérieure ô combien recherchée.
Hawwa : Amber Hakim et l’évasion par la foi

© Amber Hakim
À lire aussi
© Jeanne Grouet et Sajede Sharifi
Le Laser vert est un livre auto-édité, qui a donné naissance à un film mêlant photographie et prose. Leurs autrices, Jeanne Grouet et…
C’est en creusant dans les récits sacrés de leurs origines que les jumeaux Elliot et Erick Jiménez ont composé Entre dos mundos. Une…
Explorez
© Isabel Muñoz
Jusqu'au 28 septembre 2025, le festival Portrait(s) accueille une rétrospective d’Isabel Muñoz, grande figure de la photographie...
© Madalena Georgatou
Mai-Thanh Nguyen et Madalena Georgatou, nos coups de cœur de la semaine, explorent la mémoire. La première s’intéresse aux lieux qui...
© Mathilde Eudes
Jusqu’au 3 août 2025, le parcours Art et Patrimoine en Perche #06 place la création contemporaine au cœur de cette région verdoyante....
Nadya Akane, dans la série In Praise of Silence © Eman Ali
Eman Ali compose The Praise of Silence, fruit d’une résidence artistique à Tokyo. La photographe explore, dans un travail collaboratif...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Aniela Kurkiewicz / Instagram
« Il n’y pas d’amour censure, il n’y a que d’l’amour sincère », chante Hoshi. Peut-être ces paroles rythmeront-elles la marche des...
Valéry Giscard d’Estaing devant sa télévision, le soir de son élection comme président de la République française, Paris, 19 mai 1974 © Marie-Laure de Decker
Jusqu’au 28 septembre 2025, l’œuvre de Marie-Laure de Decker s’expose à la Maison européenne de la photographie. Au fil de sa carrière...
Diversum © Konrad Hellfeuer
Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher, nos coups de cœur de la semaine, invitent à ralentir, observer et contempler. Interrogeant les thèmes...
Entrelacs © Manon Bailo
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des expositions en cours ou à venir, la remise du prix...