Il y a tout juste un mois, le jury du Prix Picto de la Photographie de Mode se réunissait au Palais Galliera pour décerner un prix et trois dotations à de jeunes artistes. Sans plus tarder, nous vous dévoilons les résultats, tout juste annoncés.
Depuis 1998, le Prix Picto soutient des talents émergents de la mode par l’entremise de plusieurs dotations, elles-mêmes parrainées par différents acteurs de la création. Comme à l’accoutumée, le jury, présidé cette année par Alexandre Mattiussi, fondateur et directeur créatif de la marque AMI Paris, s’est réuni au Palais Galliera où il s’est accordé sur plusieurs noms. Yama Ndiaye remporte ainsi le Grand Prix Picto de la Photographie de Mode, Tamibé Bourdanné le19M de la Photographie des Métiers d’Art, Gabriel Gómez la dotation Filippo Roversi et Silvana Trevale celle de LGA Management / JANVIER. Toutes et tous verront certaines de leurs œuvres intégrer la collection du musée parisien. Prochainement, ce dernier accueillera par ailleurs une exposition qui permettra au public de se plonger dans ces univers à l’esthétique maîtrisée.
Une célébration des communautés
Yama Ndiaye, la lauréate du Grand Prix, a su séduire l’œil du jury par l’approche plurielle, dans le fond comme dans la forme, qu’elle déploie dans sa série NATAAL. Dans un entremêlement de mises en scène, de photographies de terrain et d’images d’archives se découvre la proposition d’une plasticienne qui explore les thèmes des représentations diasporiques, de l’identité, de la famille et de la mémoire. De fait, d’origine franco-sénégalaise, l’artiste a grandi avec un double héritage culturel et tous les questionnements qui en découlent. Portées par une sensibilité à la couleur et à la lumière diffuse, ses compositions distillent l’intime dans la dimension universelle de ces expériences. Ce voyage introspectif invite alors à la projection de celui ou celle qui regarde.
Récompensé de la dotation le19M, Tamibé Bourdanné partage cette inclination pour une narration gravitant autour d’un point de vue ethnographique. Aujourd’hui installé à Londres, le photographe ivoirien a des origines tchadiennes, nigériennes et nigérianes. Sa série Synthetic Dreams a été pensée comme une célébration du continent africain au sein de laquelle formes et nuances se répondent. Variation sur le même thème, Silvana Trevale, qui reçoit la dotation LGA Management / JANVIER, s’intéresse aux communautés. Dans Eufonía, qui présente des images à la lisière entre mode et documentaire, elle rend hommage aux mères latino-américaines en rendant compte des troubles économiques, sociaux et politiques auxquels elles font face. Enfin, Gabriel Gómez se distingue avec ses portraits et ses natures mortes minimalistes, qui lui ont valu la dotation Filippo Roversi.