Nos coups de cœur de la semaine, Albertine Hadj et Alessandro Truffa, emploient la photographie comme une manière de retranscrire et ressusciter des expériences. Si la première travaille en particulier le corps féminin et les émotions, le second s’intéresse surtout à l’humain dans sa globalité, en lien avec la nature.
Albertine Hadj
« Je suis guidée par un besoin poétique de dévoilement, je cherche à retranscrire la sensation d’extase que je ressens lors de mes moments de contemplations et de déréalisations », déclare Albertine Hadj, photographe et réalisatrice d’origine algérienne résidant à Paris. Très jeune, déjà, elle perçoit le 8e art comme un espace de recueillement, un prétexte pour trouver sa liberté, en posant nue dans la forêt ou en filmant sa sœur. « Depuis le début, la photographie a été pour moi une recomposition poétique de la réalité, c’est-à dire une tentative de reconstitution de sa profondeur », poursuit-elle. Les récits intimes qu’elle propose se tissent naturellement au fil de ses émotions, de sa nostalgie, de son désir et de son exploration de la féminité. Particulièrement sensible à des méthodes horizontales de rapport entre auteurice et personne photographiée, son travail s’inscrit dans un refus de la conception de la création comme un processus solitaire et métaphysique – mais bien comme un rapport d’écoute mutuelle et de respect.
Alessandro Truffa
Turinois, Alessandro Truffa explore les liens possibles entre le langage photographique et les sciences humaines – en particulier les domaines de l’histoire, de la sémiotique et de l’anthropologie. Relations de soins, traditions rituelles ou liens entre l’humain et la nature, ses divers sujets puisent dans un réel ancré dans un contexte, souvent à l’aide d’une documentation scientifique. Sa série The perfect bee (L’abeille parfaite) –exploration de la fragilité de l’équilibre naturel – analyse une maladie affectant les abeilles, liée à l’intervention humaine invasive. Son travail connaît un important succès, et a été exposé à l’international, dans des expositions et des foires renommées comme Polycopies et Fotografia Europea. Alessandro Truffa a toujours porté un intérêt pour les images, qui résonnent avec un désir « d’aborder le monde et d’essayer de le connaître par fragments ». Sobres, souvent en noir et blanc, elles explorent les langages possibles du 8e art pour révéler le sensible autour de lui.