Nos coups de cœur de la semaine, Rosalie Kassanda et François Dareau, arpentent les rues du monde en quête de quelques étonnements et situations incongrues, s’inspirant tous deux de l’esthétique de Sarah van Rij. Si la première cherche à sublimer les moments de l’ordinaire, le second s’attache aux lignes et compositions de ses images.
Rosalie Kassanda
« J’essaie de capter l’essence de ce qui m’entoure, même les éléments les plus anodins », soutient Rosalie Kassanda, photographe de 26 ans. Après un atelier de photographie argentique, elle se découvre une passion pour l’image et s’approprie la rue comme terrain de recherche visuelle. « Dans la rue, on ne crée pas l’instant : on se laisse surprendre par ce dernier. C’est ce qui la rend si belle », poursuit-elle. Lors de ses voyages aux quatre coins de la planète, l’artiste sonde le milieu urbain, la solitude qui s’y échappe, les détails de l’ordinaire. De Séoul à Lisbonne, en passant par Nice ou New York, elle révèle le charme de son environnement. « Photographier la rue, c’est rester vif. C’est aussi faire preuve de patience, et accepter de s’abandonner à l’inattendu », ajoute l’autrice. S’inspirant des compositions et de la volonté de Vivian Maier et de l’esthétique de Sarah van Rij, Rosalie Kassanda dévoile avec sensibilité sa vision du monde et la diversité des cultures qu’elle rencontre. Elle conclut : « La photographie est un outil précieux qui me permet de communiquer autrement. »
François Dareau
« Enfant, je voulais être artiste et finalement mon travail aujourd’hui consiste à mettre celui des autres en lumière », confie François Dareau, historien de l’art et commissaire d’exposition au musée d’Art moderne de Paris. Si la photographie n’est pas son métier, l’auteur considère cependant le médium comme un « espace personnel de création ». Après un premier amour pour l’image en mouvement, François Dareau se tourne vers le 8e art lorsqu’il est au lycée, après avoir testé l’argentique de son paternel. Il s’amuse à photographier tout ce qui est autour de lui et à collecter les vieilles images anonymes dans des brocantes. « J’attends d’être surpris par une photographie, soutient-il. J’aime quand un élément vient parfois déstabiliser ou au contraire s’insère parfaitement dans un environnement. » Dans les allées urbaines, il patiente jusqu’à ce que la scène arrive à lui, il guette au loin pour ne pas envahir l’espace de celles et ceux qu’il saisit. « De temps en temps, je préfère un reflet, une ouverture ou une ombre afin de ne pas être trop intrusif », souligne celui qui puise son inspiration dans les œuvres de Saul Leiter et de Sarah van Rij. Sur ses clichés, tantôt capturés à l’argentique ou au téléphone, il révèle la mélancolie ordinaire, la tendresse, l’humour et les rencontres dans les rues de Tokyo, de Hong Kong, de Paris ou de Venise.