À l’occasion des Rencontres d’Arles, les photographes de l’agence MYOP présentent leurs visions du monde au Printemps. Articulées autour de la thématique Manifeste, les expositions tissent un dialogue éthique et politique sur l’importance de défendre ses droits.
Comme à l’accoutumée, les membres de MYOP s’offrent un espace estival aux Rencontres d’Arles. À la différence des années précédentes, le rendez-vous est donné cette fois-ci jusqu’au 27 août dans l’ancien hôtel Le Printemps. Au fil de la manifestation, les photographes proposent les contours de sociétés que toutes et tous n’ont de cesse d’immortaliser, entamant par la même occasion un dialogue éthique, politique et poétique du monde. « Leur manifeste ? Une injonction à voir ce qui nous entoure et une invitation à exercer nos droits », promet l’agence. Comme un fil conducteur, cette thématique s’exprime dans chacune de leurs compositions, regroupées ici en deux chapitres dont les titres sont issus de vers de la plume de Paul Éluard : « Ils n’étaient que quelques-uns / Ils furent foule soudain ». Rencontres, projections de films, conférences avec l’ADAGP ou encore Amnesty International, lectures de portfolios… Outre les expositions individuelles et collectives, toute une déclinaison d’évènements viendra également ponctuer cette semaine d’ouverture.
Transformer les sociétés
Dans l’espace Jardin se découvrira tout d’abord une iconographie des manifestations qui animent régulièrement les quatre coins du globe. Ce premier axe répond à une carte blanche d’Amnesty International et rappelle, en creux, à quel point le droit de manifester est fondamental tant il permet de protéger les autres et de garantir les libertés de tout un chacun. Les tirages des 22 photographes de l’agence mettent en lumière des personnes inconnues qui ont lutté pour faire entendre leurs convictions. Leur militantisme a aussi bien inspiré des mobilisations qu’un désir de solidarité. Dérèglements climatiques, oppression systémique, droits des femmes et des minorités, précarité, conséquences humaines des conflits armés… Ces portraits se lisent comme une manière d’aborder les problématiques actuelles sous un autre angle.
En contrepoint, c’est l’énergie des foules et toute la puissance qu’elles portent en elles que vous pourrez découvrir entre les murs du Printemps. Les clichés soulignent tour à tour les gestes qui forment le mouvement. D’une part, il y a ceux des personnes prennent part aux manifestations, dans l’espoir de transformer les sociétés. D’autre part, il y a ceux des photographes qui les immortalisent dans un souci de documenter le monde, de quérir une vérité profonde qui se doit d’être clamée haut et fort. « Aux deux faces de cette exposition se trouvent un même souffle, celui de l’engagement, et un même fil rouge, le courage du changement », concluent les membres de l’agence.