Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de Saint-Sulpice, en passant par les quais de Seine et l’Académie du climat, les promeneurs peuvent découvrir une multitude d’accrochages en plein air qui sondent notre environnement et nos sociétés.
« En France, une personne sur quatre est bénévole dans une association, c’est une culture nationale, celle du cœur, affirme Nicolas Henry, directeur artistique et créateur de Photoclimat. Face à la crise annoncée, il faut organiser la résilience : relier nos talents aux écosystèmes locaux, profiter des trésors que peut nous offrir la nature autour de nous et lui adjoindre nos outils et savoir-faire les plus contemporains. Aux quatre coins du globe, les initiatives fleurissent et portent les preuves de leur efficience. » Depuis son lancement, en 2021, la biennale s’attache à conjuguer art et engagement à travers des installations en plein air, accessibles gratuitement à toutes et tous, afin d’aborder des sujets environnementaux avec pédagogie. « L’idée est d’amener les gens à s’arrêter pour qu’ils s’intéressent à ces associations », explique le fondateur de l’événement.
Pour cette 3e édition, 43 photographes et illustrateurs, venus de vingt pays et soutenus par différents acteurs – qu’il s’agissent d’organisations non gouvernementales, d’associations ou d’institutions –, présentent leur travail au public jusqu’au 12 octobre. Parmi eux se comptent notamment Hoda Afshar, Aglaé Bory, Juliette-Andréa Élie, Camille Gharbi, Prince Gyasi, Sanja Marušić, Gab Mejia, Pierre & Florent, Lydia Saidi ou encore Sandrine Elberg. Cette dernière s’est par ailleurs distinguée en remportant le prix de l’Artiste engagé 2025.
Lutter contre les inégalités environnementales de santé
À travers Zones sensibles, présenté sur la place de la Concorde, Sandrine Elberg analyse les effets des modes de vie et de travail dégradés sur l’organisme. Plus particulièrement, elle s’intéresse aux personnes vulnérables qui évoluent dans des bidonvilles ou des lieux nocifs, qui n’ont pas d’autre choix que de faire face aux dangers des pesticides ou encore à la pollution des décharges à ciel ouvert. Aux côtés de Médecins du monde, qui, depuis les années 1980, propose des programmes de lutte contre les inégalités environnementales de santé, l’artiste montre une réalité souvent relayée à la marge. Par l’entremise de diptyques en noir et blanc qui jouent sur les échelles en entremêlant infiniment petit et infiniment grand, elle confronte ainsi les causes et les conséquences de cette précarité avec un regard poétique. Tout comme les autres projets exposés à Photoclimat, celui-ci vise à sensibiliser le grand public. Outre l’accompagnement des êtres touchés dans leur parcours de santé, à terme, l’objectif de l’association consiste à œuvrer pour faire de ces espaces délétères des endroits sécurisés.