Chaque année, six photographes rejoignent la commande nationale Regards du Grand Paris. Comme son nom le suggère, l’initiative entend documenter la réalité de l’agglomération parisienne, et ce, tout en soutenant la création émergente.
Dès son lancement, en 2016, la commande nationale Regards du Grand Paris a eu tôt fait de s’imposer comme un nouveau rendez-vous photographique. Portée par les Ateliers Médicis, en coopération avec le Centre national des arts plastiques (Cnap) et avec le soutien du ministère de la Culture, l’initiative a pour objectif de constituer un corpus documentaire sur le développement et les évolutions du territoire. Pour ce faire, chaque année, un comité sélectionne des artistes, par l’entremise d’un appel à candidatures, qui disposent alors d’une allocation et de douze mois pour dévoiler leur vision de la métropole parisienne. Dans des approches disparates, nourries par des investigations, les projets retenus impliquent les populations et esquissent les contours de leur quotidien. À l’issue du programme, les œuvres créées intègrent la Collection nationale gérée par le Cnap.
Les multiples paysages du Grand Paris
Pour la neuvième et avant-dernière édition de l’appel à candidatures, 224 photographes ont ainsi soumis des séries articulées autour des multiples paysages, communautés, habitudes et organisations du Grand Paris. Comme à l’accoutumée, seulement six d’entre elles, que voici, ont été retenues. Dans Place des Victimes du 17 octobre 1961, Sabastián Bruno s’intéressera à celles et ceux qui s’approprient naturellement l’espace public. À travers Garenne, Juliette Fréchuret se livrera à une enquête documentaire sur Nanterre et sondera une histoire oubliée des lieux. Lucie Hodiesne Darras immortalisera, pour D’entrée de jeu, les aires de jeux inclusives d’Île-de-France afin de souligner l’importance de mettre en place des aménagements en faveur des personnes handicapées. La Limite et l’Étendue de Jade Joannès donnera à voir la vie de celles et ceux qui habitent dans des logements de moins de 9 m2. Dans Bulles queer dans la cité, Alain Nzuzi Polo – Belle garçon montrera comment les membres de la communauté LGBTQIA+ se créent des refuges, à leur domicile ou à l’extérieur, dans des quartiers de banlieue qui ne leur sont pas forcément favorables. Enfin, Mickael Vis racontera l’existence au sein de La Grande Borne, une cité située à Grigny qui est, aujourd’hui, la ville la plus pauvre de France selon l’observatoire des inégalités. Si les sujets restent les mêmes, certains titres peuvent être amenés à changer.