À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d’inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’emparent du médium et partent à la rencontre de l’autre.
@aereidispersi
Le noir et blanc peu contrasté et les délicates couleurs des photographies de Miriana Corabi donnent à ses protagonistes et paysages un aspect lisse et doux, comme relevant du rêve. Le regard tendre qu’elle pose sur ses sujets se prolonge à travers sa conception de la notion de portrait : elle accompagne chaque visage qu’elle capture d’images de la nature qui les entoure ou d’objets de leur quotidien. Semblant se façonner l’un l’autre, l’individu est saisi dans son environnement, comme une invitation de l’artiste à pénétrer leur monde.
@_darialazo_
Daria Lazo explore les corps, leurs mouvements, leur ancrage social. S’intéressant en particulier à l’objectification que subissent ceux des femmes, l’artiste cherche à les décharger de ce regard patriarcal. Ses photographies accordent une place importante à la mise en scène, qui se couple à une exploration formelle. En attestent ses autoportraits, tantôt au cyanotype, tantôt jouant avec une fausse pixellisation. L’artiste aborde ainsi avec sensibilité des sujets de société au travers d’un travail associant le fond et la forme.
@vinaigre.blanc
Sillonnant les rues et parcourant les pays, le photographe qui se fait appeler Vinaigre Blanc capture les passant·es dont il croise le chemin, l’ambiance des rassemblements qu’il traverse ou rejoint. De New York à Istanbul, en passant par Paris, il saisit des instants qui font récits, des regards qui semblent nous parler. Son approche frontale et son utilisation du flash créent une proximité entre le sujet photographié et le ou la spectateur·ice, placé·e au cœur de la rencontre. Mêlant spontanéité et théâtralité, les images de Vinaigre Blanc dévoilent la puissance narrative du quotidien.
@r.h.o.t.a.b
Au milieu de paysages de nature ou d’espaces urbanisés, seuls ou accompagnés, les sujets que photographie Jean-Baptiste Salaün s’ancrent dans leur environnement, semblant parfois même appartenir au paysage. Celui-ci apparaît comme un motif récurrent dans le travail de l’artiste, qui s’intéresse notamment à l’aménagement en cours sur le plateau de Saclay dans sa série Le Platal. Aux côtés de ses travaux documentaires et expérimentaux se dévoilent des images de ses proches qu’il saisit tantôt avec humour, tantôt avec douceur. Le voile de grains qui en recouvrent certaines donne aux clichés des airs de souvenirs.
@milojohnny3000
Portraits formels et images documentant avec poésie le quotidien de son entourage, les photographies de Milo Garcia portent en elles l’affection de l’artiste pour celles et ceux qu’il représente. Maniant aussi bien le noir et blanc que la couleur, travaillée avec soin, son œuvre sensible affiche une certaine nostalgie. Son projet Le Désir du rivage, témoignage du passage à l’âge adulte d’un groupe d’ami·es, s’inscrit en ce sens. Milo Garcia ne saisit pas seulement ses proches à travers son appareil, mais ce moment charnière qu’il traverse avec elle·eux.