À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande complicité. Une plongée dans un décor chaleureux, où le corps devient symbole d’un lien fort à l’épreuve des années.
Dans l’harmonie d’un noir et blanc laiteux, Aleksandra Żalińska zoome, brouille, flashe, floute un corps familier : celui de sa grand-mère. « J’ai une très belle relation avec elle, passer du temps ensemble nous semble naturel, on se fait confiance. Inclure mon boîtier dans nos interactions n’a donc pas été un problème. Ç’a plutôt ouvert les portes d’une autre réalité », raconte la photographe polonaise. Depuis ses premières explorations visuelles, celle-ci développe des « projets chers à [s]on cœur, souvent très intime ». Leur contenu, pourtant, est universel. Il accroche le·a regardeur·se, lui proposant d’approcher au plus près une vérité résonnant étrangement avec la sienne. C’est dans ce curieux ordinaire que se déploie But please be careful out there. Un conte touchant plaçant une personne vieillissante dans un récit ludique.
Aux nus s’ajoutent les accessoires – emblématiques d’une maison familiale – se frottent les images d’archives – souvenirs rieurs d’une jeunesse lointaine – s’amasse une nature minérale, parasitée, elle aussi, par le filtre vaporeux de la mémoire. Émerge de la série une forme d’amusement, une légèreté contagieuse, à l’épreuve des générations. « Mon intention était de raconter une histoire positive sur une connexion entre deux personnes pour qui la différence d’âge n’est pas un obstacle », précise Aleksandra Żalińska. Une envie, matérialisée dans un ouvrage, comme une virée collective dans le foyer de notre enfance, embaumée par les madeleines de Proust que l’on sème au fil des ans.