Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont particulièrement marquée. Des récits personnels aux visites de divers événements, c’est le moment de (re)partager nos coups de cœur de septembre 2025 !
Sandra Calligaro
« Pendant la décennie avant le retour des talibans, je ne voulais pas “genrer” mon travail et me concentrer uniquement sur les femmes. Je voyais le pays entier souffrir, et à mon sens tout nécessitait d’être documenté. Mais, il est vrai qu’après 2021, mon regard s’est un peu déplacé », explique Sandra Calligaro. Au début du mois, la photographe a présenté À l’ombre des drapeaux blancs au festival Visa pour l’image, à Perpignan. Dans cette série, elle donne de la visibilité aux Afghanes qui, depuis quatre ans, font face à un régime toujours plus oppressif. Elle leur permet ainsi de témoigner de leur existence et de la résilience dont elles font preuve au quotidien.
Thomas Lélu et Lee Shulman
Voici un ouvrage singulier qui vous met à contribution en faisant appel à votre créativité. « Avec ce livre, il y a quelque chose de magique. C’est presque ce que pourrait faire un publicitaire : poser des phrases et voir ce qui fonctionne le mieux avec les images », souligne Thomas Lélu. Couldn’t Care Less, qu’il publie avec Lee Shulman aux éditions JBE Books, a de quoi se distinguer. Celui-ci se compose de dizaines d’étiquettes sur lesquelles le premier a inscrit des aphorismes. L’objectif consiste à les coller sur une sélection d’archives de The Anonymous Project, que le second a fondé. En résultent des albums uniques qui, selon les personnes, susciteront différentes émotions.
Caroline Furneaux
À travers The Mothers I Might Have Had, Caroline Furneaux offre une nouvelle vie aux archives de son défunt père. « Je savais qu’il avait été photographe amateur dans sa jeunesse, et je m’attendais à des clichés de son service national au Nigeria ou de la culture des pois en Suède, où il avait travaillé comme agronome », explique-t-elle. Toutefois, les tirages, qu’elle a trouvés dans une boîte en carton, sont d’une tout autre nature. Il s’agit de portraits des femmes qu’il a fréquentées avant de rencontrer celle qui le demandera en mariage : la mère de l’autrice.
Annissa Durar
Avec The Rose Harvest, Annissa Durar nous emmène dans une ville située au sud du Maroc. Là-bas, chaque année, la population récolte les roses selon une tradition qui se transmet de génération en génération. « Pour beaucoup, à Kelâat M’Gouna, cette saison est plus qu’un rituel : c’est un rythme commun qui unit les familles, soutient l’économie locale et ancre l’identité dans un lieu façonné par les odeurs et le sol », révèle l’artiste. Dans des nuances chaudes, ses compositions montrent tour à tour la précision des gestes, la beauté des fleurs et des paysages.
Jet Siemons
Il y a quelques années, nous avions rencontré Jet Siemons. Elle nous racontait avoir fait l’acquisition d’un album photo datant de 1939, trouvé dans un magasin d’occasion. Celui-ci lui servit de base à l’invention d’un voyage dans les Alpes, transcendant les époques, avec le couple présent sur les images. Seulement, au fil de ses recherches, de nombreuses coïncidences survinrent. Dès lors, l’artiste donna une nouvelle impulsion à Hannie & Billo – The Trail Project et eut recours à une approche documentaire pour exhumer une histoire d’amour contrarié, pleine de rebondissements, dont elle nous parle aujourd’hui.