Dans l’œil de PLY : la petite femme aux allumettes

01 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans l’œil de PLY : la petite femme aux allumettes
© Mathieu Farcy / Grande commande photojournalisme
MathieuFarcy
 » Elle s’est rendu compte que les fonds d’archives iconographiques étaient très pauvres en ce qui concerne la violence produite par les femmes – ou les femmes violentes. (…) Un déficit du patriarcat, enfermant les femmes dans le care et l’attention, mais pas dans une forme de puissance. »

Cette semaine, plongée dans l’œil de Mathieu Farcy et Perrine Le Querrec. Avec l’aide de la poétesse , celui-ci s’intéresse à la représentation des femmes violentes. Un sujet trop souvent invisibilisé par une société patriarcale. Pour Fisheye, iels reviennent sur une mystérieuse image, qu’iel présentent au sein de l’exposition La France sous leurs yeux, jusqu’au 23 juin à la BnF.

« C’est une image venue d’un projet intitulé Les Amazones n’existent pas, que l’on travaille depuis deux ans avec la poétesse Perrine Le Querrec. On forme un duo qui s’appelle Ply. Il s’agit d’un travail qui s’intéresse à l’iconographie de la violence produite par les femmes. Le point de départ ? Perrine a voulu écrire un roman dont les personnages principaux étaient des femmes violentes. À côté de son travail de poétesse, elle est recherchiste documentaire. Elle s’est rendu compte que les fonds d’archives iconographiques étaient très pauvres en ce qui concerne la violence produite par les femmes – ou les femmes violentes. Un déficit de représentation qui s’impose en fait comme un déficit du patriarcat, enfermant les femmes dans le care et l’attention, mais pas dans une forme de puissance.

Cette image a été réalisée à la prison de Riom, au nord de Clermont-Ferrand, avec une détenue qui s’appelle Maëva. Celle-ci est incarcérée pour incendie volontaire parce qu’elle a mis le feu à son appartement. Cela avait causé des dégâts matériels. S’il n’y avait pas eu de blessures physiques, elle avait occasionné une peur aux voisin·es. L’image représente un poing serré, avec des allumettes placées entre les doigts. Un symbole qui évoque à la fois l’idée du coup, celle de récupérer la puissance du feu chez les femmes, et une certaine intranquillité. Il y a un côté sorcière chez Maëva. Elle est petite, brune et musulmane, et nous disait qu’en Algérie, ces caractéristiques physiques étaient associées aux sorcières, qu’on lui avait beaucoup renvoyé cette idée. »

À lire aussi
Focus #20 : Mathieu Farcy et  la poésie des visages déconstruits
Focus #20 : Mathieu Farcy et la poésie des visages déconstruits
Comme tous les mercredis, voici le rendez-vous Focus de la semaine ! Lumière aujourd’hui sur Mathieu Farcy et sa série Je n’habitais pas…
14 septembre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans l'œil de Lara Sanchez : percutante douceur
© Lara Sanchez
Dans l’œil de Lara Sanchez : percutante douceur
Cette semaine, plongée dans l’œil de Lara Sanchez, jeune artiste profondément investie dans les questions sociales. Son œuvre graphique…
17 juillet 2023   •  
Écrit par Milena III
Explorez
Scarlett Coten à la poursuite des masculinités plurielles
© Scarlett Coten. Colton, Austen Texas, USA 2019
Scarlett Coten à la poursuite des masculinités plurielles
Du 24 octobre au 30 novembre, la photographe Scarlett Coten présente pour la première fois à la galerie Les Filles du Calvaire, sa...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #477 : prendre une pause
© Anouk Nitsche / Instagram
La sélection Instagram #477 : prendre une pause
Cette semaine, à l’occasion des vacances scolaires ou des jours fériés à venir, les photographes de notre sélection Instagram nous...
22 octobre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #515 : Valentine de Villemeur et Giulia Balletta
© Giulia Balletta
Les coups de cœur #515 : Valentine de Villemeur et Giulia Balletta
À travers leurs images, Valentine de Villemeur et Giulia Balletta, nos coups de cœur de la semaine, dépeignent deux univers aux...
21 octobre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 14.10.24 au 20.10.24 : la singularité du réel
© Eric Tabuchi
Les images de la semaine du 14.10.24 au 20.10.24 : la singularité du réel
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes cherchent la singularité du réel et portent un soin particulier à la narration....
20 octobre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Scarlett Coten à la poursuite des masculinités plurielles
© Scarlett Coten. Colton, Austen Texas, USA 2019
Scarlett Coten à la poursuite des masculinités plurielles
Du 24 octobre au 30 novembre, la photographe Scarlett Coten présente pour la première fois à la galerie Les Filles du Calvaire, sa...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Architectes spatiaux
Exposition Back to Dust de Marguerite Bornhauser (2023), scénographie de Bigtime Studio © Marguerite Bornhauser
Architectes spatiaux
Mises en scène spectaculaires, enrichissements visuels, sonores, voire tactiles… Les scénographes contribuent à donner aux œuvres...
24 octobre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Matthieu Gafsou au Centre Claude Cahun : le corps humain face au vivant
© Matthieu Gafsou
Matthieu Gafsou au Centre Claude Cahun : le corps humain face au vivant
Jusqu'au 25 janvier 2025, le Centre Claude Cahun accueille une exposition de Matthieu Gafsou, Est-ce ainsi que les hommes vivent ? qui...
23 octobre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Dans l’œil de Sina Muehlbauer : les visages flous de nos souvenirs
© Sina Müehlbauer
Dans l’œil de Sina Muehlbauer : les visages flous de nos souvenirs
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Sina Muehlbauer. Intriguée par le masque métaphorique que l’on présente au monde – pour cacher...
23 octobre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas