Hadès, Antoine d’Agata et Deauville, dans la photothèque de Céline Croze

07 décembre 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Hadès, Antoine d’Agata et Deauville, dans la photothèque de Céline Croze
© Céline Croze

Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les sujets qui les inspirent particulièrement. Aujourd’hui, c’est Céline Croze qui nous plonge dans son univers hypnotique, où les flous artistiques et les atmosphères dramatiques révèlent son attirance pour l’invisible. Un monde fait de voyages, d’expériences viscérales et de poésie tourmentée dont elle nous ouvre aujourd’hui les portes.

Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ?
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ?
Un modèle pour un shooting rêvé ?

Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ?

Il y a des images où l’on a du mal à croire qu’on les a prises. Elles viennent d’ailleurs, d’un autre temps ou comme si une force avait eu besoin de s’exprimer via notre boitier. Cette photo, pour moi, c’est comme si quelqu’un revenait du royaume d’Hadès et me disait : « je n’y resterai pas, la vie est là, encore ».

La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ?

C’est une question très difficile, il y a tant de photos qui m’ont marquée…Mais, je dirais une photo de Bernard Plossu au Mexique pour la découverte du tirage Fresson. Au-delà de la poésie et de la sensibilité de ce photographe, le procédé révèle autre chose qu’une simple photographie, il y a la matière, la sensation picturale, cette interprétation des couleurs unique, laissant place à l’accident. Voir ces tirages m’émeut à chaque fois.

Un modèle pour un shooting rêvé ?

Des animaux aux âmes anciennes.

Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ?

Antoine d’Agata, qui me surprend toujours. J’attends sans cesse le prochain livre, le prochain travail, le prochain film. J’attends, et à chaque fois, je prends une claque. C’est un artiste remarquable, de par sa sensibilité, son engagement, sa vision. Au-delà de l’esthétique de sa photographie, tout est à sa place, tout est important. Il y a quelque chose de viscéral qui transpire dans tous ses travaux.

Une émotion à illustrer ?

Le tourment.

Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ?
Une émotion à illustrer ?
Un genre photographique, et celui ou celle qui le porte, selon toi ?
Un territoire – imaginaire ou réel – à capturer ?
Une thématique que tu aimes particulièrement aborder et voir aborder ?

Un genre photographique, et celui ou celle qui le porte, selon toi ?

Au risque de me répéter… Le documentaire intimiste, et Antoine d’Agata !

Un territoire – imaginaire ou réel – à capturer ?

La jungle, l’univers de Heart of Darkness de Joseph Conrad.

Une thématique que tu aimes particulièrement aborder et voir aborder ?

L’invisible, la frontière entre les deux mondes.

Un événement photographique que tu n’oublieras jamais ?

Je vais en citer deux : d’abord Daido Moriyama et William Klein en 2012 à la Tate Modern. Je me souviens être allée à Londres précisément pour cette exposition. J’étais seule, je me suis pris ces deux monstres en plein cœur. C’était un accrochage gigantesque, comme un shoot de génie.
Et puis l’exposition de ma série Silence Insolent aux Franciscaines de Deauville, pour Planches Contact. Parce que c’était mon baptême, ma première vraie exposition dans un musée. Il y a aussi tout ce qui gravite autour de ce festival, grâce à Laura Serani et Camille Binelli, qui fait qu’au fil des années, nous devenons une famille.

Une œuvre d’art qui t’inspire particulièrement ?

La vie nouvelle de Philippe Gandrieux. Ce long-métrage m’a bouleversée. C’était une révélation, une expérience sensitive. Comme si je découvrais que l’on pouvait s’autoriser à matérialiser, expérimenter nos pensées, casser les codes, aller au-delà de tout…

Un événement photographique que tu n’oublieras jamais ?
Une œuvre d’art qui t’inspire particulièrement ?
À lire aussi
Celine Croze distinguée par le Prix Nadar Gens d’images
Celine Croze distinguée par le Prix Nadar Gens d’images
La 68e édition du Prix Nadar Gens d’images vient de récompenser les Éditions lamaindonne pour la réalisation de l’ouvrage Siempre que de…
27 octobre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« Fleurs du Mal », Charles Baudelaire et Antoine d'Agata
« Fleurs du Mal », Charles Baudelaire et Antoine d’Agata
À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Charles Baudelaire, The Eyes Publishing et Antoine d’Agata proposent une nouvelle…
06 janvier 2022   •  
Écrit par Julien Hory
La Maison européenne de la Photographie rouvre ses portes, découvrez Tokyo : du vice à l'expérimentation !
La Maison européenne de la Photographie rouvre ses portes, découvrez Tokyo : du vice à l’expérimentation !
Après une (trop) longue période de mise en quarantaine de la culture, les musées rouvrent leurs portes aujourd’hui ! Prolongée jusqu’au…
19 mai 2021   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Explorez
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Série Where free people meet © Cloé Leservoisier
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Cloé Leservoisier et Patrick, alias Geekandstar, nos coups de cœur de la semaine, jouent avec les couleurs pour altérer – ou...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Polaraki : une collection de polaroids d'Araki sort d'un appartement parisien
Sans titre, Araki Nobuyoshi 1990 -2024 © Nobuyoshi Araki © Musée Guimet, Paris, Nicolas Fussler
Polaraki : une collection de polaroids d’Araki sort d’un appartement parisien
Jusqu'au 12 janvier 2026, le musée des arts asiatiques - Guimet accueille une collection foisonnant de polaroids, issue de l’œuvre du...
06 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #561 : Julie Brochard et Anna Prudhomme
© Anna Prudhomme
Les coups de cœur #561 : Julie Brochard et Anna Prudhomme
Julie Brochard et Anna Prudhomme, nos coups de cœur de la semaine, ont puisé l’inspiration dans la maison de leurs grands-parents. La...
06 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l'œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Ludivine, attente avant la compétition, Championnat de France, Reims, 2022 © Nathalie Champagne
Dans l’œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Nathalie Champagne signe sa première publication aux éditions Photopaper. Figures imposées, figures libres retrace le parcours de...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Série Where free people meet © Cloé Leservoisier
Coups de cœur #562 : Cloé Leservoisier et Geekandstar
Cloé Leservoisier et Patrick, alias Geekandstar, nos coups de cœur de la semaine, jouent avec les couleurs pour altérer – ou...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
Éphémère, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
C’est l’heure du récap ! À l’approche des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous dévoilent de nouvelles expositions à...
12 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
© Luc Delahaye
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
Luc Delahaye, ancien grand reporter devenu artiste, transforme le regard documentaire en une méditation silencieuse sur le monde. De ses...
11 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina