InCadaqués : Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina, au cœur de la 8e édition

18 septembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
InCadaqués : Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina, au cœur de la 8e édition
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024
jambes, corps allongé
© Christopher Barraja / courtesy Fisheye Gallery
femme dans une chambre
© Éloïse Labarbe-Lafon
poissons dans un filet
© Laia Abril / résidence InCadaqués

Du 3 au 13 octobre 2024, la 8e édition du festival InCadaqués présentera 25 expositions dans la baie méditerranéenne. Parmi celles-ci, le travail de Sasha Mongin, lauréate du Prix Premi Fotografia Femenina Fisheye x InCadaqués.

Au cœur de Cadaqués, sublime village de la côte méditerranéenne, la 8e édition du festival photographique InCadaqués déploiera sa programmation, du 3 au 13 octobre 2024. Une véritable déambulation visuelle croisant des œuvres d’un autre temps aux expérimentations artistiques d’artistes émergent·es. Cette année, 25 expositions regroupent 35 auteurices issu·es de 19 pays différents. Au cœur des galeries qui bordent les rues du centre, en plein air, ou même dans l’eau de la baie, les clichés présentés rehaussent encore la beauté du territoire. De Martin Parr & The Anonymous Project, en passant par Joan Fontcuberta, Laia Abril, Paul Cupido, Anna Muller, Philippine Schaefer, Éloise Labarbe-Lafon, lauréate du concours open call du festival, ou encore Christopher Barraja, soutenu par Fisheye, les photographes invité·es rivalisent de poésie, d’humour et de créativité et promettent aux visiteureuses une immersion fantasmée dans Cadaqués.

montagne sous la lune
© Paul Cupido / résidence InCadaqués

Sasha Mongin : créer avec la mort

Pour la seconde année consécutive, le festival, en partenariat avec Fisheye, a lancé le Premi Fotografia Femenina, un concours célébrant le female gaze au sein du 8e art. Parmi les nombreuses candidatures, c’est Sasha Mongin qui a su se démarquer. Née aux États-Unis en 1989, l’artiste s’est formée aux Gobelins à Paris, avant de développer ses premières séries à Shanghai. Jouant avec les nuances, les flous, les couleurs, la photographe s’attache à brouiller les frontières entre réel et fantasme au cœur de ses projets, permettant ainsi à la narration d’émerger. Dans Le mourant qui ne mourrait pas, travail récompensé par le Prix, Sasha Mongin tisse un récit personnel. « Mon père a été contaminé par le VIH lors d’une transfusion sanguine en 1982, suite à une opération du cœur. Le SIDA a permis à un virus rare d’attaquer son cerveau, ce qui a fortement réduit ses capacités motrices et de locution. J’avais alors 7 ans, et les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre. Mais il leur a donné tort : il est toujours avec nous aujourd’hui », confie-t-elle.

Dans les images, une brume s’installe, comme pour brouiller le concept même de la mort. Le temps vient ronger les portraits, pour en faire des ruines de souvenirs. Imaginé comme une plongée dans l’esprit de Sasha Mongin lorsqu’elle était enfant, Le mourant qui ne mourrait pas est un conte nébuleux où l’onirisme panse les blessures, poétise la douleur. « La mort a toujours été un sujet commun dans mon quotidien et celui de mes parents. Ils en rient, ils en pleurent, et ils l’attendent », précise la photographe. Ainsi, loin de chercher à mettre en scène la simple tristesse, elle imprègne la série de son identité artistique pour faire jaillir, de ce doute omniprésent, un amour invincible.

coupe du cerveau humain
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024
coupe du cerveau humain
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024

rue déserte
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024
coeur humain
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024

portrait flou
© Sasha Mongin, lauréate du Premi Fotografia Femenina 2024

À lire aussi
InCadaqués 2023 : fulgurances artistiques en terre paradisiaque
© Kamila K Stanley
InCadaqués 2023 : fulgurances artistiques en terre paradisiaque
Jusqu’au 15 octobre se déroule l’édition 2023 du festival international InCadaqués. Dans la chaleur d’un automne aux allures estivales…
09 octobre 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Sous-vêtement, Hockney et Nice : le portrait chinois de Christopher Barraja
© Christopher Barraja
Sous-vêtement, Hockney et Nice : le portrait chinois de Christopher Barraja
Dévoilé lors du Prix Picto de la mode 2022 – dont il était le grand lauréat – Christopher Barraja présentait à l’automne dernier à la…
10 mai 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Explorez
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
© Diane Velex
Les coups de cœur #529 : Diane Velex et Sára Kölcsey
Diane Velex et Sára Kölcsey, nos coups de cœur de la semaine, expriment leurs émotions à travers l’objectif. La première dévoile ses...
27 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Balázs Turós et le quotidien de sa grand-mère atteinte de démence
© Balázs Turós
Balázs Turós et le quotidien de sa grand-mère atteinte de démence
Confronté à la maladie de sa grand-mère et à ses propres questionnements existentiels, le photographe hongrois Balázs Turós sonde l’âme...
21 janvier 2025   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #490 : jardin secret
© Talya Brott / Instagram
La sélection Instagram #490 : jardin secret
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine confectionnent un nid douillet. Sur leurs images se dévoilent un cocon familial...
21 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Marion Brun : faire résonner l’écho de la nuit et de la couleur
© Marion Brun
Marion Brun : faire résonner l’écho de la nuit et de la couleur
Photographe grenobloise installée à Arles, Marion Brun explore dans sa série echos, la complémentarité des couleurs et des textures, le...
17 janvier 2025   •  
Écrit par Hugo Mangin
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Focus : emprise, kidnapping et fulguration
© Anna Szkoda
Focus : emprise, kidnapping et fulguration
Créé par les équipes de Fisheye, Focus est un format vidéo innovant qui permet de découvrir une série photo en étant guidé·e par la...
29 janvier 2025   •  
Dans Fisheye, les photographes dessinent le Royaume-Uni de demain
© Theo McInnes
Dans Fisheye, les photographes dessinent le Royaume-Uni de demain
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
29 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dennis Morris : au nom de la musique et de l'amour
The Abyssinians, outake from the photo shoot for the album Arise 1977 © Dennis Morris
Dennis Morris : au nom de la musique et de l’amour
Du 5 février au 18 mai 2025, la Maison européenne de la photographie présente une exposition de Dennis Morris, photographe emblématique...
28 janvier 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
© Thomas Cheung / Instagram
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
C’est sous le signe du Serpent de bois, incarnant la sagesse et la réflexion, que s’ouvre la nouvelle année lunaire. Les artistes de...
28 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger