Photographe et activiste, Mário Macilau a été élu lauréat de la seconde édition du Prix James Barnor ce mercredi 25 octobre. Ses monochromes saisissants et son approche sociale ont subjugué le jury. Lumière sur cet artiste pluridisciplinaire mozambicain et son remarquable engagement.
Carton plein pour Mário Macilau ! Après avoir été élu 31e lauréat du Prix Roger Pic en avril dernier, l’artiste et activiste originaire du Mozambique a été distingué par la deuxième édition du Prix James Barnor ce mercredi, au cœur du FOMU, le musée de la photographie d’Anvers. Créée en 2022 par l’artiste ghanéen James Barnor, la récompense vise à soutenir un·e photographe africain·e à mi-carrière en se focalisant, chaque année, sur une région différente du continent. Consacrée à l’Afrique de l’Ouest, la première édition a été remportée par la Béninoise Sènami Donoumassou. Cette année, un panel d’expert·es de l’art contemporain africain a rassemblé des photographes résidant en Afrique de l’Est pour concourir au Prix. Nommé par Owanto, artiste gabonaise, et Christine Barthe, responsable de la collection photographique du musée du quai Branly, le travail de Mário Macilau a conquis le jury. Le nouveau lauréat remporte une bourse de 10 000 euros.
Sensibilité artistique et engagement politique
Questions d’identité, problématiques politiques ou encore conditions environnementales, les thématiques traitées par Mário Macilau résonnent avec évidence dans le territoire africain, mais également dans le monde entier. Marqué par son expérience de travail pour aider sa famille alors qu’il n’était qu’un enfant, l’artiste, né en 1984, dévoile des sujets imprégnés d’une grande sensibilité qui se lient entre eux naturellement. Teintées majoritairement d’un noir et blanc profond et percutant, ses images transpercent les regards et se suffisent à elles-mêmes pour rendre compte des histoires que le photographe souhaite partager. En montrant la sombre réalité de la vie quotidienne de son pays et d’ailleurs, notamment comment l’environnement bouleverse les individus, Mário Macilau œuvre à développer une conscience sociale. Naviguant entre Maputo, la capitale du Mozambique où il est né, Lisbonne et Le Cap, l’artiste activiste ne cesse d’explorer le monde et de saisir des scènes remplies d’humanité et de fraternité dans l’espoir d’un avenir meilleur.