Les coups de cœur #464 : David Décamps et Sabrina Komár

Les coups de cœur #464 : David Décamps et Sabrina Komár
© David Décamps
© David Décamps

La photographie s’immisce pleinement dans le quotidien de David Décamps et Sabrina Komár, nos coups de cœur de la semaine. Alors que l’un capture la poésie qui émane des rues, l’autre transforme des archives familiales en des souvenirs pixelisés pour panser ses traumatismes. 

David Décamps 

Illustrateur et auteur, David Décamps débute la photographie aux États-Unis pendant un long séjour en tant qu’au pair. « Je vivais à Palisades, un petit village à trente minutes de New York. J’en profitais pour m’y balader chaque week-end. J’ai commencé par photographier l’architecture qui est très impressionnante, d’autant plus lorsqu’on la découvre pour la première fois », se souvient l’artiste né en 1991. Alors qu’il s’apprête à capturer l’un des spectaculaires édifices de la ville, David Décamps saisit un cliché qui s’est avéré être une grande révélation dans sa démarche artistique. « Il s’agit de Liberty, une image d’un pigeon déployant ses ailes devant un building. Cette image m’a fait prendre conscience de la beauté de l’imprévisible », se remémore-t-il. Depuis cet instant inopiné, l’artiste veille à être plus attentif à son environnement et photographie davantage les personnes et diverses formes de vie l’entourent. « Je me sens heureux et libre lorsque je me balade mon appareil à la main, sans but ni itinéraire. C’est aussi l’occasion de gérer le sentiment de frustration qui s’avère inhérent à la pratique de la photographie de rue », précise l’auteur. Dans un noir et blanc cinématographique, les images de David Décamps subliment des évènements coutumiers de la rue et poétisent le quotidien.

© David Décamps
© David Décamps
© David Décamps
© David Décamps
© Sabrina Komár
© Sabrina Komár

Sabrina Komár

À travers sa série « …but so many good things happened to you! », Sabrina Komár s’inspire d’une phrase prononcée par sa mère qui ne comprenait pas pourquoi elle luttait continuellement contre l’anxiété alors que tant de bonnes choses lui étaient arrivées. L’artiste visuelle hongroise se demande pourquoi nous nous souvenons plus des mauvais souvenirs que des bons. « J’ai cherché la réponse à cette question à travers des portraits de famille dans lesquels j’apparais. Je me souviens de certains bons moments de ma vie, mais les souvenirs que j’en ai sont très fragmentés. Cependant, je me rappelle encore clairement des cauchemars que je faisais enfant, à la suite d’un traumatisme qui n’avait pas été traité », confie l’autrice. En coupant, pliant et tissant les archives familiales, Sabrina Komár laisse apparaitre des sortes de pixels qui prennent alors la place des souvenirs. Véritable thérapie, le collage lui offre avant tout la possibilité de travailler spirituellement sur ses états d’âme. « Le processus est très similaire à celui de l’analyse de soi », explique-t-elle. En utilisant des techniques artistiques manuelles, Sabrina Komár permet à ses œuvres de franchir la frontière entre les beaux-arts et la photographie et d’acquérir une dimension spatiale. Un projet autobiographique aussi créatif que touchant. 

© Sabrina Komár

© Sabrina Komár
© Sabrina Komár
© Sabrina Komár
À lire aussi
Les coups de cœur #463 : Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie
© Fanny Lamolinairie
Les coups de cœur #463 : Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie
Passionné·es par la photographie argentique, Mikaël Lafontan et Fanny Lamolinairie, nos coups de cœur de la semaine, s’attachent à créer…
16 octobre 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les coups de cœur #462 : Marina Duong et Louis Westerloppe
© Marina Duong
Les coups de cœur #462 : Marina Duong et Louis Westerloppe
Nos coups de cœur de la semaine, Marina Duong et Louis Westerloppe se servent du médium comme une échappatoire dans leur quotidien….
09 octobre 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Explorez
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
© Marion Ellena. Scrolling (de la ventana), 2023.
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
La Galerie Sit Down à Paris accueille les quatre lauréat·es du Prix Polyptyque 2024 pour une exposition conjointe qui se tient jusqu’au...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Marie Baranger
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
© Jack Latham
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
Depuis dix ans, Jack Latham mène des recherches sur la naissance des théories conspirationnistes et la manière dont ces récits sont...
04 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
© Annissa Durar / Instagram
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’emparent de la rue, l'arpentent, la figent, la saisissent. Détails chocs...
04 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l'œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
© Guillaume Blot
Dans l’œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
Fisheye se plaît à faire parler les photographes, à les inciter à dévoiler les secrets qui se cachent derrière leurs images. La rédaction...
03 février 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
© Marion Ellena. Scrolling (de la ventana), 2023.
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
La Galerie Sit Down à Paris accueille les quatre lauréat·es du Prix Polyptyque 2024 pour une exposition conjointe qui se tient jusqu’au...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Marie Baranger
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
© Jack Latham
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
Depuis dix ans, Jack Latham mène des recherches sur la naissance des théories conspirationnistes et la manière dont ces récits sont...
04 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
© Annissa Durar / Instagram
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’emparent de la rue, l'arpentent, la figent, la saisissent. Détails chocs...
04 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l'œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
© Guillaume Blot
Dans l’œil des photographes qui racontent leurs images aux chics allures
Fisheye se plaît à faire parler les photographes, à les inciter à dévoiler les secrets qui se cachent derrière leurs images. La rédaction...
03 février 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine