Nos coups de cœur de la semaine, Charlotte Brasseau et Hans Zeeldieb, portraitisent leur environnement avec créativité. Tandis que l’une capture la nature de façon onirique, l’autre documente la vie des ferries.
Charlotte Brasseau
« La douceur des couleurs pastel me permet de montrer aux autres la beauté du quotidien que l’on peut manquer à force de passer à côté. C’est comme si les couleurs avaient des milliers de nuances et qu’elles pouvaient changer en fonction de la personne qui les regarde. Comme si tout ce que l’on voit n’était que le reflet des émotions que l’on enfouit en nous », déclare Charlotte Brasseau. Installée en Haute-Savoie, la photographe autodidacte de 30 ans compose un univers visuel paisible où le silence est d’or. Par le prisme de cette colorimétrie digne de la filmographie de Wes Anderson, grande source d’inspiration pour elle, l’artiste souhaite refléter une réalité que l’œil humain n’arrive pas à détecter. « J’aime explorer la nature humaine, le monde extérieur et ce que notre planète a à nous offrir », précise-t-elle. Les montagnes se parent d’une ambiance surréaliste et les rares protagonistes apparaissant sur ses images se transforment en des personnages de conte onirique. Depuis plus de dix ans, Charlotte Brasseau ne cesse d’approfondir sa créativité et son environnement afin de dévoiler un monde en constante évolution où les récits visuels se succèdent pour le plus grand plaisir de nos yeux et de notre imaginaire.
Hans Zeeldieb
Alors qu’il étudiait le cinéma à l’Université de Saint-Denis, Hans Zeeldieb décide de s’essayer à la photographie argentique afin de combler ses lacunes techniques. « J’ai construit un sténopé dans une canette de bière et j’ai fait mon premier portrait. Quelques mois plus tard, j’ai fabriqué une chambre laboratoire et je travaillais comme artiste de rue devant Beaubourg, à Paris. C’était une conjonction d’envies et de besoins : construire des choses avec mes mains, faire du portrait documentaire et trouver une manière de gagner ma vie », se remémore le photographe autodidacte qui aime se définir comme portraitiste et documentariste. Une dizaine d’années plus tard, Hans Zeeldieb pose ses valises à Marseille et utilise toujours le même dispositif, une chambre de la fin du 19e siècle. Fasciné par les êtres humains et tout ce qui a trait à l’eau, l’artiste dresse des portraits touchants notamment de personnes empruntant des ferries. De simples passager·ères ou des employé·es se retrouvent ainsi immortalisés dans leur quotidien. « J’aime particulièrement cette photo du bateau qui part du port de Marseille. Déjà, ce n’est pas un portrait d’humain, mais celui d’un bateau, alors elle sort du lot. C’est un cliché très romantique à la limite du kitsch. Il y a cette phrase de Brigitte Fontaine qu’une amie m’a dite un jour et qui pourrait en être la légende : « Je voudrais partir comme un bateau qui se détache du quai, mais ces choses là n’arrivent qu’aux bateaux »», conclut-il.