Myop in Arles 2019 : communion des êtres

24 juin 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Myop in Arles 2019 : communion des êtres

Du 1er au 7 juillet 2019, les photographes de l’agence Myop s’installent au 5 rue du Cloître, à Arles. Un lieu transformé pour l’occasion en terrain d’exploration photographique, peuplé d’images interrogeant l’acte de communion.

Pour la deuxième année consécutive, les photographes de l’agence Myop investissent l’ancien collège du Cloître, situé en plein cœur d’Arles. Véritable labyrinthe photographique, les multiples pièces de ce lieu désaffecté promettent une excursion singulière au sein du 8e art. Les artistes avaient réussi, en 2018, le pari fou de plonger les spectateurs dans 19 univers aussi différents que captivants. Pour les 50 ans des Rencontres, ils se sont réunis autour d’un thème commun : l’acte de communion. Qu’ils dansent, rient, célèbrent ou pleurent, ce sont les émotions qui poussent les êtres humains à nouer des relations. Mais comment capturer une action collective ? Comment se rapprocher de l’autre tout en restant soi-même ? En binôme, les photographes de Myop se sont interrogés, tentant de comprendre la poésie des relations, leurs forces et leurs faiblesses.

© Stephane Lagoutte / Myop© Julien Daniel / Myop

© à g. Stéphane Lagoutte, à d. Julien Daniel / Myop

Explorations de la collectivité

Ulrich Lebeuf

et Stéphane Lagoutte s’unissent pour présenter leur « Théâtre de la colère ». Tous deux photographes de l’actualité, ils témoignent de la montée des violences en France avec une tension dramatique poignante. Si l’un capture un monde obscur, habité de visions cauchemardesques, l’autre s’inspire des champs de bataille représentés dans la peinture classique. Tous deux font des conflits des fictions noires et spectaculaires, interrogeant notre rapport à la brutalité.

C’est à travers l’art du portrait que dialoguent France Keyser et Pierre Hybre. Les deux photographes font cohabiter Zozoliina, une jeune blogueuse musulmane se mettant en scène sur les réseaux sociaux, et des adolescents, venus de la banlieue parisienne des années 1990 ; un passé dans lequel les smartphones n’existaient pas. Un face-à-face surprenant, mêlant spontanéité et comédie, maîtrise et innocence.

Fascinés par la diversité des sociétés, deux auteurs subliment leurs différences. Avec Entre chien et loup, Ed Alcock capture le lien unissant homme et animal. Portraits et confidences manuscrites se mêlent pour saisir cet amour étrange entre deux espèces. Guillaume Binet, quant à lui, a mené des workshops sur quatre continents. « J’ai nourri mes images du travail et des rencontres intenses et intimes que ces ateliers ont engendrés », confie-t-il. Deux récits portés par la richesse des êtres.

Au détour des salles au 5 rue du Cloître, les créations d’Alain Keler, Julien Daniel, Marie Dorigny, Agnès Dherbeys, Oan Kim, Julie Hascoet, Jean Larive, Pascal Maître, Olivier Monge, Julien Pebrel, Jeremy Saint-Peyre, Olivier Laban-Mattei et Olivier Jobard restent à découvrir. Traversées de territoires, histoires d’amour digitales et récits d’une Terre qui se meurt se croisent et fusionnent. Autant d’explorations de la notion de collectivité.

 

Myop in Arles 

Du 1 au 7 juillet 2019

5 rue du Cloître, 13200 Arles

© Pascal Maitre / Myop

© Pascal Maitre / Myop

© France Keyser / Myop© Pierre Hybre / Myop

© à g. France Keyser, à d. Pierre Hybre / Myop

© Ed Alcock / Myop

© Ed Alcock / Myop

© Guillaume Binet / Myop

© Guillaume Binet / Myop

© Ulrich Lebeuf / Myop© Ulrich Lebeuf / Myop

© Ulrich Lebeuf / Myop

© Oan Kim / Myop

© Oan Kim / Myop

© Jeremy Saint-Peyre / Myop

© Jeremy Saint-Peyre / Myop

© Olivier Monge / Myop© Jean Larive / Myop

© à g. Olivier Monge, à d. Jean Larive / Myop

Image d’ouverture : © Pascal Maitre / Myop

Explorez
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
26 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
© Carolle Bénitah
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les...
25 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les femmes s'exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
© Alessandra Meniconzi, Mongolia / Courtesy of Les femmes s'exposent
Les femmes s’exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
Le festival Les femmes s'exposent réinstalle ses quartiers dans la ville normande Houlgate le temps d'un été, soit du 7 juin au 1er...
24 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Dans l’œil de Kin Coedel : l'effet de la mondialisation sur les regards
© Kin Coedel
Dans l’œil de Kin Coedel : l’effet de la mondialisation sur les regards
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Kin Coedel, à l’origine de la série Dyal Thak. Dans ce projet poétique, dont nous vous parlions déjà...
22 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
© Elie Monferier
Les images de la semaine du 22.04.24 au 28.04.24 : vertiges paysagers
C’est l’heure du récap‘ ! Cette semaine, les photographes mis·es en avant par Fisheye réinventent la photographie de paysage. La nouvelle...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
27 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina