La photographe allemande, Sandra Singh se rend au Groenland où elle y découvre un pays merveilleux, mais sujet à des tensions sociales et réalise avec kalaallit nunaat/grønland/greenland: transparency of change (ndlr, « kalaallit nunaat/grønland/gronland : transparence du changement » en français) un portrait poignant d’une société à double vitesse.
Équipée d’un Mamiya RB67 et d’un Konica Hexar AF, Sandra Signh va explorer des terres sauvages idylliques. Sans le savoir, elle s’en va dévoiler les vérités du Groenland. Loin des sentiers battus − et des clichés déjà vus − la photographe a choisi de pousser les portes de quelques maisons et de documenter le quotidien de ses propriétaires. Au-delà des paysages enneigés, elle s’est focalisée sur leurs modes de vie et leurs défis quotidiens.
Un « angle mort touristique ». C’est ainsi que la photographe décrit le Groenland, un pays trop « souvent mis à l’écart ». Ses images délicates donnent à voir une société évoluant entre environnement et culture. Ces cadrages sombres et mystiques accentuent la dure réalité face à laquelle sont confrontés ses sujets. Certes, les chiffres montrent qu’il s’agit d’un pays marqué par le chômage, l’alcoolisme, le suicide ou encore l’exode. Elle parvient pourtant à capter l’identité de ce pays et documente un style de vie simple. Les habitants qu’elle photographie s’accordent avec leur environnement, « ils sont calmes, plutôt introvertis et réservés » confie la photographe. « La vie est peut-être dure, elle est aussi extrêmement belle », conclut–elle. Cette série délicate et poignante a vocation à faire voyager le spectateur dans des lieux inconnus et intimes. Pour ce faire, la photographe multiplie les supports. La série se prolonge en effet par un livre et un court métrage.
Photos par © Sandra Singh