L’une d’entre elles nous ouvre la voie, de profil, le regard face au reste de la salle. Elles vivent au Kenya, et ont été figées par Dean Bradshaw. Elles sont là, ont pu échapper au rite de passage de l’adolescence consistant en une mutilation génitale, et ont ainsi été épargnées des blessures, voire de la mort, et du mariage forcé. Elles sont quatre comme cela, mais forment un tout. Car ici, c’est d’elles qu’il s’agit : mère, fille, petite fille, libre, survivante, émerveillée, soldate, joueuse de football… #WomenMatter nous parle de toutes ces femmes, celles que l’on a violées, ostracisées, violentées, mais celles aussi que l’on a hissées au rang de reines, cheffe de clan et madones éloquentes. Armé·e de points de vue documentaires, le poing levé pour la représentation nécessaire de la condition féminine, la trentaine de photojournalistes présent·es ici nous emportent auprès de toutes ces héroïnes en puissance. Une exposition inaugurale au lancement de la Fabrique de l’époque, le nouveau projet interculturel organisé par la Gaîté Lyrique.
© Tanya Habjouqa / Noor