Du 3 juillet au 24 septembre 2023, la Fisheye Gallery arlésienne accueillera trois expositions ou autant d’univers disparates qui se rencontrent pourtant. Vous pourrez y découvrir les œuvres de Juliette Alhmah, lauréate du Prix Fisheye de la création visuelle, de Christopher Barraja ou encore de Graphset & Amandine.
Comme chaque année, la Fisheye Gallery prend ses quartiers d’été à Arles. Le temps des Rencontres 2023, trois expositions vous seront proposées. Quoique les sujets convoqués par les artistes se distinguent les uns les autres, tous semblent traversés par l’indolence d’un Soleil excessif, brûlant toutes certitudes, et l’intérêt pour l’éphémère qui en découle. Le vernissage se tiendra le 7 juillet de 18h à 22h. La remise officielle du Prix Fisheye, lancé à l’occasion du dixième anniversaire de Fisheye, aura lieu à 19h30. Sans plus tarder, voici une succincte présentation des séries exposées !
Vers un dénouement délétère
- Toujours Diane, de Juliette Alhmah
Vos premiers pas dans la Fisheye Gallery vous entraîneront dans l’univers dystopique de Juliette Alhmah, première lauréate du Prix Fisheye. Dans Toujours Diane, la photographe fait le récit d’un monde dans lequel la nuit a disparu, laissant place à une journée éternelle qui nous prive de nos libertés. Celui-ci puise son inspiration dans le projet Znamia, un consortium russe et européen ayant tenté de mettre en orbite des satellites capables de réfléchir la lumière du Soleil pour éclairer les régions qui en manquent. Au gré des cimaises, les compositions de l’artiste dialoguent avec les images d’archives de l’Observatoire de Paris. Le rêve s’impose alors comme une forme de résistance. Et pour les visiteurices de passage, l’épisode de Focus consacré à la série sera diffusé en avant-première du 3 au 7 juillet !
- De Chlore et de Rosé, de Christopher Barraja
Un peu plus loin, vous pourrez apprécier l’œuvre de Christopher Barraja, qui vient de sortir son premier livre, publié aux éditions Fisheye. À travers De Chlore et de Rosé, le photographe niçois esquisse les contours d’une ville qu’il connaît par cœur. La chaleur estivale découvre les corps, les éprouve et leur insuffle une forme d’ivresse. Mais l’apparente légèreté qui émane des images cache en réalité une certaine torpeur, brutale et qui peut se révéler fatale. La menace n’est jamais loin et plane sur cette insouciance candide. Victime d’un AVC à seulement 20 ans, l’artiste se montre plus sensible encore aux détails. Il traduit une vision approchant le malaise, la perte de sens vers un dénouement délétère, teinté des couleurs de l’urgence.
- Céphéide, de Graphset & Amandine
Enfin, au sous-sol se cache Céphéide, une installation immersive de Graphset & Amandine. Depuis les prémices de son art, cette dernière se plaît à explorer la complexité de la figure adolescente féminine. Mettant en scène la représentation de l’héroïne hollywoodienne, elle immortalise des destins figés qui ne demandent qu’à s’échapper de leurs carcans, à prendre vie pour se réinventer. Par le prisme d’un nouveau procédé de diffusion – fait d’algorithmes et de phosphorescence, de bits et de terres rares –, Graphset exauce ce désir en permettant à l’image fixe d’apparaître et de s’évanouir dans un cycle perpétuel. Cette expérience unique, à la lisière des médiums, souligne et célèbre, en contrepoint, la fragilité de toute chose, et l’aura de mystère qui en émerge.