Irene Trancossi et son univers gravitent autour des mondes de l’art, de la mode et de la musique – puisque l’artiste italienne réalise des pochettes d’albums et des portraits d’artistes. Celle-ci déclare puiser ses influences en grande partie dans la mythologie classique, s’inscrivant dans une tradition artistique ancestrale. « Avec son universalité, le mythe transcende les distances temporelles et générationnelles, et constitue une forme de communication puissante et poétique à partir de laquelle la plupart de mes projets prennent forme », résume-t-elle. En témoigne son projet Eos, qui met en scène la déesse de l’aube du même nom, celle qui met fin à la nuit. Une exploration de l’amour dans son insaisissabilité et du sentiment d’incompréhension qu’il peut laisser derrière lui. Les clichés d’Irene Trancossi déploient des visions magiques, des scènes de transcendance, prises dans des décors surnaturels dans lesquels l’artiste se plaît à « savourer des petits détails : la lumière qui se reflète sur la peau, le toucher de la pierre ou l’eau froide d’une cascade ». Si son œuvre parle de transformation, d’émancipation et de rédemption, elle aborde également le pouvoir des relations adelphiques, comprises comme point d’appui et espace de sécurité pour s’affirmer de façon pleine et consciente. En effet, depuis plusieurs années, l’autrice explore les relations profondes qui la relie à sa famille et à ses ami·es. Sa pratique semble d’ailleurs répondre à un besoin viscéral de retourner à l’authenticité, de se connecter à la nature et à ses racines, à une quête de la sensation d’être chez soi. La nature y jouant un rôle clef, en tant que contexte dans lequel ces relations peuvent pousser et fleurir, le style qu’elle développe spontanément se rapproche du réalisme magique. « Pour tenter de décrire précisément, viscéralement et universellement les sentiments et les émotions, je dois inévitablement recourir à une évocation qui va au-delà du rationnel », conclue-t-elle.
Irene Trancossi : mythologies ancestrales et jardin à soi
© Irene Trancossi
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