Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime

26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
© Isabelle Vaillant

Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective. Trois séries sont présentées et toutes sont le fruit d’une réflexion sur le corps, l’intime et l’enfance.

L’espace photographique L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, accueille une exposition d’Isabelle Vaillant jusqu’au 19 mai. C’est pendant le ON-OFF des Rencontres d’Arles que Pauline Caplet, fondatrice de la galerie, découvre le travail de la photographe : une rétrospective de vingt ans d’images qui prend la forme d’une projection, qui laisse défiler sous nos yeux l’étrangeté de la vie sous toutes ses formes. Ce fut un coup de cœur. La galerie bruxelloise a ainsi voulu inviter la photographe qui, à travers trois séries majeures, pose son regard sur les corps, l’enfance, l’isolement et la solitude, le rituel, les paysages âpres et désolés. Une quête personnelle au sein de tout ce qui constitue une construction intime. Le quotidien est toujours questionné et passé au crible. La photographie n’est que l’un des multiples moyens déployés par l’artiste pour mener cette recherche qu’elle a entamée en se servant des crayons, du fusain, d’encre, de stylos et de toute sorte de papiers.

© Pauline Vaillant

Une perception sensible du réel

Avec sa perception sensible du réel, Isabelle Vaillant parvient à en extraire l’essence, tantôt mystérieuse et étrange, tantôt poétique, lumineuse, voire ésotérique… Son approche est intuitive, animale, elle photographie comme elle respire sans se fixer de règles au préalable. Cette histoire qu’elle tisse, elle ne voit la lumière qu’après vingt ans de réflexion et d’accumulation de milliers de clichés. Les chapitres « révélateurs » de cet ouvrage visuel se déroulent, enfin, lors de cette exposition. En effet, la photographe n’a exhumé que récemment cette archive, renfermée pendant des années dans des boîtes, stockées sans chronologie aucune, « comme des fragments éclatés d’un miroir qu’il a fallu ré-assembler pour incliner la psyché afin qu’elle puisse réfléchir l’ombre diffuse d’un passé à la lumière du présent » , commente Gilou Le Gruiec, commissaire d’exposition. « L’appareil photographique viendra poursuivre cette quête et devient alors un outil de plus pour retranscrire son monde, pour faire la nique au temps qui passe, comme une possibilité de plus de transfigurer sa réalité. »

À lire aussi
Dolores Medel : sur les rivages de l'enfance
© Dolores Medel
Dolores Medel : sur les rivages de l’enfance
Dans Hacemos nuestro río, un projet à plusieurs voix, Dolores Medel nous offre un voyage onirique sur les berges du fleuve Papaloapa au…
04 octobre 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Tarek Mawad et les mouvements des corps
© Tarek Mawad
Tarek Mawad et les mouvements des corps
À l’instar de ses muses, Tarek Mawad, photographe de mode germano-égyptien, est porté par un mouvement permanent.
05 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Iris Millot : des contes intimes et politiques à la MEP
© Iris Millot
Iris Millot : des contes intimes et politiques à la MEP
Dans une exposition personnelle accueillie par le Studio de la MEP, Iris Millot dévoile sa série Le soleil passe à l’embranchement, qui…
08 mars 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Explorez
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
© Aleksander Varadian Johnsen / Instagram
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
Cette semaine, les photographes de notre sélection Instagram capturent les corps – et même les éléments – qui dansent à en perdre...
30 avril 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #490 : Guillaume Nedellec et Simona Pampallona
© Guillaume Nedellec
Les coups de cœur #490 : Guillaume Nedellec et Simona Pampallona
Nos coups de cœur de la semaine, Guillaume Nedellec et Simona Pampallona, nous plongent tous·tes deux dans une esthétique en...
29 avril 2024   •  
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
© Elie Monferier
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
Imaginé durant une résidence de territoire au cœur du Couserans, en Ariège, Journal des mines, autoédité par Elie Monferier, s’impose...
25 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Fièvre : les remous intimes de Lorenzo Castore
© Lorenzo Castore
Fièvre : les remous intimes de Lorenzo Castore
Jusqu’au 11 mai, la galerie parisienne S. accueille le photographe Lorenzo Castore, l’un des pionniers de la nouvelle photographie...
22 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #65 : engageons-nous avec Fierté
© Michael Oliver Love
Fisheye #65 : engageons-nous avec Fierté
Le dernier numéro de Fisheye, Fiertés, arrive très prochainement dans les kiosques et sur le store. Porté par la pride, le magazine...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd
© Vincent Duluc-David
Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd
Nos coups de cœur de la semaine, Vincent Duluc-David et Izia Falourd, transcendent leur sujet pour explorer une réalité plus globale – un...
Il y a 5 heures   •  
Dans l'œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
© Lars Dyrendom, Polar Bear (2024) / Courtesy of Circulation(s)
Dans l’œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
Né au Danemark et résidant désormais en Suède, Lars Dyrendom se concentre sur les rapports des humains à leur environnement. Polar Bear...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 29.04.24 au 05.04.24 : un 8e art vivant
© Fanny Deniau El Maimouni
Les images de la semaine du 29.04.24 au 05.04.24 : un 8e art vivant
C’est l’heure du récap‘ ! Les photographes de la semaine s’exposent aux quatre coins de la France, mais aussi par-delà ses frontières. ...
05 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill