Du 10 octobre au 4 février 2024, la Bibliothèque nationale de France présente Épreuves de la matière. La photographie contemporaine et ses métamorphoses, une exposition qui puise dans les collections contemporaines de l’institution. Avec pour questionnement les matières elles-mêmes de la photo ; mais aussi, ses capacités de métamorphose, voire leur possible disparition.
À l’ère des hybridations de la photographie avec la vidéo ou les arts graphiques, et des flux d’images mis à disposition sur Internet, Épreuves de la matière explore les représentations de cette dernière. Quatre chapitres, qui racontent les états possibles de la matière-image en photographie : l’image tangible, labile, hybride et précaire, qui s’appuie tour à tour sur la matière en tant qu’elle est incarnée, expérimentée, métamorphosée et fragilisée. Pour éprouver ces questionnements dans toute leur finesse, la BnF a choisi de présenter des œuvres d’artistes présent·es dans ses collections permanentes, et qui comptent parmi les plus grands noms de la photographie contemporaine. Curatée par Héloïse Conésa, historienne de l’art et cheffe du service de la photographie à la BnF, l’exposition pourra être visitée en Galerie 1, jusqu’au 4 février prochain.
Si Valérie Belin et Jean-Luc Tartarin parviennent à suggérer par les ressources propres de la photographie à suggérer des effets de matière picturale, graphique ou sculpturale, Michael Snow, par exemple, explore au contraire l’évanescence des images. Anne-Lise Broyer ou Paolo Gioli, quant à elleux, pratiquent l’hybridation des expressions artistiques, tandis que Smith – dont le travail fait l’objet de notre Focus #41 – , Rosella Bellusci ou Alain Fleischer – également cinéaste et philosophe du cinéma – se confrontent à la latence et la spectralité de l’image. Almudena Romero, artiste espagnole qui joue avec les supports et les propriétés du vivant, étudie quant à elle les techniques d’impressions sur végétaux. Du noir et blanc à la couleur, de l’argentique au numérique, des processus anciens aux technologies contemporaines, du matériel brut à l’abstraction la plus totale, Épreuves de la matière promet une très riche variété d’œuvres, de pratiques et de médiums, pour dire le paysage, le corps ou la nature – en partant de la matière et en revenant jusqu’à elle.