Lauréate 2023 du Prix Women In Motion initié par Kering, la Brésilienne Rosângela Rennó fait aujourd’hui l’objet du cinquième hors-série de la collection. Lumière sur cette grande artiste visuelle et son histoire d’amour pour les images vernaculaires.
Rosângela Rennó a déjà exposé aux Rencontres d’Arles, au musée du Jeu de Paume, au Centre Pompidou, et plusieurs fois à la Biennale de Venise pour représenter son pays, le Brésil. Pourtant son nom ne figure pas dans les histoires de la photographie, ou à la marge. Comment expliquer que cette artiste qui est collectionnée depuis plusieurs décennies dans les plus prestigieuses institutions internationales demeure dans l’ombre ? C’est bien pour changer cette sous-exposition des femmes photographes que le Prix Women In Motion a été initié par Kering en 2019, en partenariat avec les Rencontres d’Arles. Après Susan Meiselas, la photojournaliste américaine ; Sabine Weiss, la photographe humaniste franco-suisse ; Liz Johnson Artur, la chroniqueuse cosmopolite de la communauté noire ; et Babette Mangolte, témoin privilégiée de l’avant-garde chorégraphique des années 1970 ; c’est aujourd’hui la Brésilienne Rosângela Rennó, exploratrice de l’archive photographique, qui est sous les feux des projecteurs dans ce 5e opus des hors-séries Fisheye dédiés aux lauréates du prestigieux Prix Women In Motion.
Exploratrice d’histoire(s)
« L’histoire, petite ou grande, est un organisme vivant et a toujours été réécrite aussi avec les images ; à certaines époques avec plus de vigueur qu’à d’autres », confie Rosângela Rennó. La relecture de l’histoire – ou plutôt des histoires – que nous racontent les photographies vernaculaires est au cœur de la pratique de la créatrice brésilienne. Sur les ruines de la photographie, l’exposition présentée jusqu’au 24 septembre à La Mécanique générale dans le cadre des Rencontres d’Arles, laisse entendre toute la dimension politique du travail de l’artiste qui, à travers ses œuvres singulières, réunit la photographie, le collage, la vidéo, la sculpture, l’installation… et toute une palette d’expérimentations plastiques. Une écriture contemporaine qui rejoint cette volonté de réécrire l’histoire des femmes dans la photographie.