Mars 2025

Fisheye Magazine #70 : Griffes

Fisheye Magazine #70 : Griffes
© Fisheye Magazine

Notre nouveau numéro sort en kiosque ce mercredi 12 mars. S’immisçant dans l’industrie de la mode, celui-ci s’intitule Griffes« Ce terme fait évidemment référence à la signature des maisons de couture, mais aussi à la griffe qui permet de se défendre et de proposer une autre lecture du monde, explique Benoît Baume, fondateur du magazine, dans son édito. C’est ce chemin de traverse passionnant que nous avons exploré, en proposant une autre manière de penser la relation entre la mode et la photo. Cette contribution est modeste, mais elle propose une vision qui pourrait vous troubler, et même vous plaire. » Au fil des pages de notre dossier, les stéréotypes de genre, l’engagement et les regards sur le milieu, l’avant-garde noire contemporaine, la portée des algorithmes ou encore la place de l’intelligence artificielle se révèlent dans des approches disparates.

Dans le sillage de notre dossier, le cahier central donne à voir les œuvres d’artistes qui officient dans ce milieu singulier. Dans ses compositions, Kayla Connors dispense un récit visuel marqué par ses influences cinématographiques. Ayant à cœur de capturer l’émotion brute, elle se plaît à détourner les codes. Samuel Edwards s’intéresse au corps et aux relations qui unissent les êtres. La mode devient dès lors le support d’une réflexion sur le désir et la vulnérabilité. Dans Self (WIP), Steph Wilson se livre à une introspection. Son engagement se déploie dans des mises en scène surréalistes qui interrogent l’image des femmes ainsi que les conventions sociales. Daniel Obasi s’inscrit dans une démarche similaire en certains aspects. De fait, le photographe articule également son travail autour de la représentation. Originaire du Nigéria, il fait partie d’une nouvelle génération d’artistes africains qui envisage la mode comme un vecteur d’émancipation. Dans une approche afrofuturiste, les revendications politiques se matérialisent alors à travers la fiction. 

Alex Dobé, Chris Rajaon et Goldie Williams Vericain nous invitent quant à eux dans les dessous d’un milieu au rythme effréné. Chacun à leur façon, les trois photographes saisissent des moments à la volée. L’émotion se devine dans des instants fragiles et une certaine poésie émane alors de leurs clichés. Leurs regards cristallisent finalement un mouvement. La mode se découvre sous un autre jour. Enfin, Rino Qiu nous montre les coulisses de l’industrie et donne à voir ce qui se cache derrière les belles images des éditoriaux et des campagnes publicitaires. À Shanghai, il immortalise ainsi le décalage qui existe avec les conditions de vie et de travail des petites mains. Souvent relayées au second plan, elles jouent pourtant un rôle essentiel. 

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