Comme tous les mercredis, voici le rendez-vous Focus de la semaine ! Lumière aujourd’hui sur Mathieu Farcy et sa série Je n’habitais pas mon visage, un travail poignant, pensé comme un véritable dialogue sur la défiguration.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors nous avons lancé, en mars dernier, un objet multimédia dont le 20e épisode sort aujourd’hui. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. FLORE, Alex Turner, Martina Cirese, Ward Long, Vincent Ferrané, Christine Spengler, Marta Bogdanska, Patrick Wack, Tania Franco Klein, Lucie Hodiesne Darras, Cyril Abad, Kourtney Roy, Alain Keler, Emily Graham, Brandon Tauszik, Camille Gharbi, Corentin Fohlen et Pixy Liao se sont déjà prêtés au jeu. C’est désormais au tour de Mathieu Farcy de nous parler de Je n’habitais pas mon visage, un projet au long cours traitant de destruction et de reconstruction du visage avec une grande sensibilité.
« Quand j’ai commencé mon métier de photographe, je me suis demandé comment on pouvait arrêter de faire des sujets sur quelque chose et de privilégier des sujets avec. C’était donc une bonne occasion de travailler avec quelqu’un, plutôt que de travailler sur la défiguration », déclare le photographe de 36 ans en guise d’introduction. Co-auteur de Je n’habitais pas mon visage, Mathieu Farcy a donc débuté une série de duos avec cinq personnes ayant entrepris une chirurgie de la face. Commandes, confessions, poésie, abstraction, explorations graphiques… Au fil des échanges et des collaborations, le projet s’étoffe et présente un éventail délicat permettant d’écrire une ébauche de réponse à l’interrogation : comment représenter quelqu’un qui ne veut pas être photographié ? Une œuvre d’une force rare dont on ne peut qu’admirer la versatilité. « Faire de l’art c’est ça, c’est augmenter la puissance d’agir ; et faire de l’art en commun, c’est permettre aux gens de choisir pour eux-mêmes, et non de subir la manière dont on pourrait les représenter », conclut son créateur.
Retrouvez ce projet unique dans Focus #20.