Cyril Laroche et Pauline Herlent, nos coups de cœur de la semaine, utilisent leur boîtier à des fins d’expérimentation du réel. Les deux photographes proposent d’autres narrations, portées par leurs émotions.
Cyril Laroche
Si ses rêves d’enfance de devenir « grand reporter » ne se sont pas tout à fait déployés sous la forme qu’il imaginait, Cyril Laroche cultive néanmoins son amour du 8e art en tant qu’amateur, à côté de sa profession. À 49 ans, ce graphiste freelance lillois, passé par les écoles d’art, n’est revenu que très récemment à une pratique assidue de la photographie. Pourtant, c’est par centaines que se comptent ses pièces qui marquent le regard. Dans l’ensemble, son approche hétéroclite oscille entre une véritable fascination pour le réel, concrétisé par des clichés de rue, et un imaginaire poétique développé à travers une photographie plus expérimentale. Cyril Laroche confie cependant se laisser conquérir au fil du temps par un style de plus en plus narratif et documentaire. Peu importe le genre dans lequel son travail s’inscrit, c’est la rencontre humaine qui compte : « ma photographie devient davantage un trait d’union entre une autre personne et moi-même, jusqu’à parfois même devenir secondaire… », explique-t-il.
Pauline Herlent
Munie de son fidèle boîtier, Pauline Herlent a passé son adolescence à observer le monde alentour, à transposer les éléments sous ses yeux dans d’autres univers. Ces derniers se caractérisent par une ambiance à la fois mélancolique et surréaliste, pleine de métaphores. « J’ai toujours fait beaucoup de portraits, car les corps sont une matière vivante que j’aime inscrire dans des décors où ils se fondent dans l’image, parfois même jusqu’à devenir fantomatiques. Depuis peu, je m’intéresse beaucoup aux natures mortes, qui me fascinent inconsciemment depuis toujours, peu importe le médium. La notion d’absence, de palpation des objets, des odeurs, des souvenirs abandonnés sont des représentations qui me parlent beaucoup », explique la photographe, réalisatrice et co-créatrice de la marque d’upcycling MORPHOSE, qui verra le jour cette année. Chacune de ses compositions est pensée « comme un tableau mouvant, sortant de [s]on esprit de manière contemplative ». À coup de flash, de scintillements ou de flous maîtrisés, elles traduisent ainsi les émotions qui la traversent et qu’elle ne parvient pas à exprimer autrement.