À l’occasion des dix ans de Kyotographie, les fondateur·ices du festival, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, épaulé·es par Pauline Vermare, historienne de la photo et curatrice indépendante, ont conçu l’exposition 10/10 Celebrating Contemporary Japanese Women Photographers. Un événement soutenu par le programme Women In Motion de Kering, mettant en lumière les regards de dix femmes photographes nippones. Lumière aujourd’hui sur l’une d’entre elles : Tamaki Yoshida.
Enfant, Tamaki Yoshida passait son temps à s’occuper d’animaux. Une passion pour la nature ravivée lors de sa première visite à Hokkaidō, lieu de naissance de sa mère. Alors, lorsqu’une erreur de développement d’une image fait apparaître sous ses yeux un cerf « rongé par la chimie », l’artiste voit en cet incident un signe… Et commence à faire dialoguer poison et écologie. Dans ses œuvres, shampooing, insecticide, détergent et lotions diverses croisent paysages luxuriants et animaux sauvages. Une altération du réel aussi sublime que terrifiante. Transformés, transcendés par la toxicité des produits, ses clichés se teintent d’une aura cauchemardesque, aussi effrayante qu’envoûtante. Une manière pour l’artiste d’interroger notre relation à la nature, tout en soulignant, avec poésie, la possible coexistence de l’homme et de son environnement.
© Tamaki Yoshida