Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les sujets qui les inspirent particulièrement. Aujourd’hui, Alexis Pazoumian partage des bouts de son univers fait de grands voyages à travers le monde et de rencontres inspirantes.
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ?
Le char de Chouchi dans ma série Jardin Noir (auquel nous avons consacré un épisode Focus, ndlr) est l’image qui, selon moi, représente le mieux cette série sur la mémoire du Haut-Karabakh, une région arménienne récemment envahie par l’Azerbaïdjan.
La première photographie qui t’a marqué et pourquoi ?
Je n’ai pas de photographie en particulier, mais plutôt un photographe qui m’a beaucoup marqué à mes débuts : Miroslav Tichy, un vieil homme d’une extrême pauvreté qui fabriquait lui-même ses appareils photo. Bien qu’il se soit fait remarquer bien plus tard et qu’il ait été exposé partout dans le monde, sa pratique photographique était pure et n’avait pas besoin de reconnaissance.
Un shooting rêvé ?
Le tournage de mon premier long-métrage, je l’espère, au sein d’une communauté gitane du sud de la France et qui sera la suite de mon court-métrage intitulé Bellus.
Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ?
Sebastião Salgado, pour sa photographie bien entendu, mais surtout pour ses engagements tout au long de sa vie et son éthique – une chose très importante aujourd’hui dans le milieu de la photographie.
Une émotion à illustrer ?
La joie.
Un genre photographique, et celui ou celle qui le porte selon toi ?
La photographie documentaire, telle que pratiquée par Patrick Zachmann. J’adore son travail, et surtout sa manière d’inscrire dans le temps des sujets sur plusieurs décennies. Cette façon de creuser, muscler les projets pour leur donner du fond en dehors de la forme. C’est vraiment un exemple pour moi.
Un territoire, imaginaire ou réel, à capturer ?
Le Groenland.
Une thématique que tu aimes particulièrement aborder et voir aborder ?
Le portrait.
Un événement photographique que tu n’oublieras jamais ?
Diane Arbus aux Rencontres d’Arles de 2023.
Une œuvre d’art qui t’inspire particulièrement ?
Le film Paris, Texas de Wim Wenders allie à la perfection un scénario, une mise en scène et une lumière extraordinaires.