InCadaqués 2023 : plongée onirique en terre espagnole

17 août 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
InCadaqués 2023 : plongée onirique en terre espagnole
© Eloïse Labarbe-Lafon
© Chloé Milos Azzopardi
© Eloïse Labarbe-Lafon

Du 5 au 15 octobre se déroulera la 7e édition du festival international de photographie InCadaqués. Au programme, 25 expositions célébrant la beauté et la poésie du monde. Parmi elles ? Les lauréat·es du Prix Fisheye, ainsi qu’Éloïse Labarbe-Lafon, gagnante du Prix de la jeune photographie féminine InCadaqués x Fisheye.

Niché dans l’un des plus beaux villages de la côte méditerranéenne, le festival InCadaqués explore, depuis sa création, des manières inédites de mettre en avant la photographie au cœur d’une région à part. Bercé par l’art surréaliste – Salvador Dalí, Man Ray, Marcel Duchamp ont tous fréquenté l’endroit – l’événement s’attache à mêler les écritures photographiques et à faire la part belle à l’onirisme. En témoigne l’édition 2023, qui regroupe 25 expositions croisant les regards de Frank Horvat, FLORE, Richard Pak, Paul Cupido, Kamila K Stanley, Anna Muller ou encore Mónica Figueras Domènech. Et cette année, pour célébrer ses 10 ans, Fisheye Magazine y exposera également les dix lauréat·es de son Prix de la création visuelle. Une manière de célébrer la créativité des auteurices émergent·es.

Une grâce remarquable

Comme à son habitude, InCadaqués dévoilera également le palmarès de son Open call : quatorze finalistes (parmi lesquel·les Ayline Olukman, Chris Mann, Yorgos Yatromanolakis) et une lauréate : Chloé Milos Azzopardi, dont l’œuvre explore tout en poésie les royaumes de la psychologie et de l’écologie. Avec une douceur rare, la photographe capture les sensations ressenties durant des crises de dissociation et dépersonnalisation qu’elle subit de ses 16 à ses 26 ans. « Parfois, je ne reconnaissais même plus mon visage ni mon nom. Pour revenir petit à petit à la réalité, je me suis mise à observer intensément mon environnement, à essayer de ressentir les sensations des vivants qui m’entouraient, que ce soit des plantes, des insectes, des roches, des animaux… », nous confiait-elle, dans Fisheye #54. Un conte aux frontières du réel où le vivant devient synonyme d’étrangeté, où la nature se fait futuriste, envoûtante et inspirante.


Enfin, grande nouveauté du 7e volet du festival : le Prix de la jeune photographie féminine InCadaqués x Fisheye. Une nouvelle récompense soulignant notre désir de mettre en valeur le talent des femmes artistes. La gagnante de cette première édition ? Eloïse Labarbe-Lafon. Inspirée par la photographie dite préraphaélite – influencée par la peinture des maîtres italiens – l’autrice érige des mondes fictifs où se croisent les corps, les fleurs, les couleurs et le temps avec une grâce remarquable. « Les instants capturés sont tous différents, mais rassemblés, ils se répondent pour ne faire qu’un. Mon univers est empreint d’une atmosphère nostalgique. Je souhaite que mon œuvre ressemble à une carte postale des années 1900, aux couleurs d’un monde imaginaire », nous expliquait-elle, l’année dernière. Un travail d’alchimiste qu’il nous tarde de (re)découvrir au cœur du village espagnol.

© Kamila K Stanley

© Paul Cupido
© Mónica Figueres
© Anna Muller
© Henri Kisielewski

© Federico Estol
© Richard Pak
© FLORE
À lire aussi
Le règne des vivants
Le règne des vivants
Avec Écosystèmes, Chloé Milos Azzopardi écrit un conte futuriste, mêlant explorations psychologiques et questionnements écologiques. Une…
01 septembre 2022   •  
Écrit par Anaïs Viand
Douceur glaciale : les mirages picturaux d’Éloïse Labarbe-Lafon
Douceur glaciale : les mirages picturaux d’Éloïse Labarbe-Lafon
Individus esseulés bercés par les effrois du passé, horizons chimériques aux couleurs antiques. Éloïse Labarbe-Lafon créée avec…
10 février 2022   •  
Écrit par Ana Corderot
Explorez
Dans l’œil de Jana Sojka : nostalgie filante dans la nuit floue
© Jana Sojka
Dans l’œil de Jana Sojka : nostalgie filante dans la nuit floue
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Jana Sojka, photographe dont nous vous avions déjà présenté les collages. Pour Fisheye...
17 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #532 : Sébastien François et Matthieu Baranger
© Sébastien François
Les coups de cœur #532 : Sébastien François et Matthieu Baranger
Sébastien François et Matthieu Baranger, nos coups de cœur de la semaine, ont fait de l’architecture urbaine la muse de leurs projets...
17 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
© Diane Desclaux
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
Léna Mezlef et Diane Desclaux, nos coups de cœur de la semaine, nous emmènent en voyage. La première nous fait découvrir l’Amérique...
03 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
© Thomas Cheung / Instagram
La sélection Instagram #491 : calendrier de la lune
C’est sous le signe du Serpent de bois, incarnant la sagesse et la réflexion, que s’ouvre la nouvelle année lunaire. Les artistes de...
28 janvier 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
22 février 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina